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Quinze marins britanniques enlevés par l'Iran

L'Iran de Mahmoud Ahmadinejad intéresse la presse suisse
L'Iran d'Ahmadinejad à nouveau au coeur d'une polémique
Quinze membres de la marine britannique menant une mission de routine dans le Golfe ont été enlevés vendredi par des navires iraniens. Cet incident pourrait peser sur les relations déjà tendues entre l'Iran et la Grande-Bretagne.

La frégate britannique HMS Cornwall se trouvait en eaux
irakiennes, selon Londres et en eaux iraniennes, selon Téhéran. Et
les deux gouvernements n'ont pu se mettre d'accord et se rejettent
la faute. Washington a apporté son soutien à Londres, tout en
déclarant étudier la situation de très près.



Pour la Grande-Bretagne, le bateau opérait dans les eaux
territoriales irakiennes et a été appréhendé alors qu'il se livrait
à l'inspection d'un bateau marchand.

Londres exige une libération

Les marins ont été, avec leurs deux bateaux, entourés et
escortés par les navires iraniens dans les eaux territoriales
iraniennes, a indiqué le ministère de la Défense. Il n'y a pas eu
de lutte et ils ont été emmenés dans une base iranienne, a-t-il
ajouté.



Le gouvernement britannique a très rapidement réagi, réclamant "le
retour immédiat de son personnel sain et sauf et de son
équipement". Il a aussi indiqué que des discussions au plus haut
niveau avec les autorités iraniennes avaient été entamées de
manière "urgente".



Pour la marine de Sa Majesté, il est impensable que le bateau se
soit retrouvé dans les eaux territoriales iraniennes.

L'Iran s'offusque

La position de l'Iran est tout autre. "Ils ont été arrêtés par
les gardes-frontières pour enquête et examen", a affirmé Téhéran.
Un diplomate iranien a demandé des "explications immédiates à
Londres à propos de la violation des eaux territoriales iraniennes
et insisté sur la nécessité que cela ne se reproduise plus".



L'ambassadeur d'Iran à Londres a été reçu vendredi au ministère
britannique des Affaires étrangères, où il avait été convoqué après
la capture des marins. Le dialogue a été cordial, selon les
autorités britanniques, mais les deux Etats sont restés campés sur
leurs positions.



agences/boi

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Des pressions

Cet enlèvement intervient alors qu'une forte pression pèse sur l'Iran pour son refus de suspendre ses activités d'enrichissement d'uranium.

Une nouvelle résolution visant à alourdir les sanctions déjà imposées à l'Iran par la résolution 1737 du 23 décembre 2006 devrait être soumise à un vote samedi au Conseil de sécurité de l'ONU.

Vendredi soir, le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a déclaré qu'il ne pourrait pas se rendre à New York pour participer à la réunion à cause du retard dans l'attribution de visas par les Etats-Unis.

Cet incident n'est pas le premier du genre entre l'Iran et la Grande-Bretagne.

Le 21 juin 2004, six soldats et deux marins britanniques avaient été capturés, détenus pendant trois jours par les Gardiens de la Révolution et forcés de s'excuser pour être passés, selon l'Iran, du côté iranien du fleuve Chatt al-Arab, qui marque la frontière entre l'Iran et l'Irak.

Le pétrole flambe

Les prix du pétrole se sont hissés vendredi à leur plus haut niveau depuis décembre, après un regain d'inquiétudes géopolitiques provoqué par l'arrestation des marins britanniques par l'Iran.

A la Bourse de Londres, le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour l'échéance de mai rebondissait de 86 cents à 63,32 dollars vers 15h30, après un pic à 63,68 dollars, son plus haut niveau depuis le 8 décembre.