Les tentatives républicaines pour empêcher ce vote se sont
révélées impuissantes puisque le soutien au retrait des troupes a
été accordé par 50 voix contre 48. Ce vote constitue le plus grand
défi lancé à ce jour par le Sénat à l'administration Bush à
l'origine d'une guerre qui a déjà coûté la vie de plus de 3200
soldats américains.
Trouver une nouvelle issue
Trois mois après que les Démocrates ont pris l'avantage au
Congrès, le chef de la majorité démocrate au Sénat, Harry Reid, a
déclaré que le moment était venu d'"envoyer un message au président
Bush: il faut désormais trouver une nouvelle issue à cette guerre
insoluble." Les Républicains - et le sénateur Joseph Lieberman,
démocrate indépendant -, ont quant à eux fait valoir des arguments
inverses.
La Chambre des représentants avait déjà adopté vendredi sa propre
version du collectif budgétaire visant à financer les opérations
militaires en Irak et en Afghanistan pour 2007, avec un calendrier
de retrait légèrement différent de celui élaboré au Sénat
(voir ci-contre). Le texte du Sénat demande que le
retrait commence dans les quatre mois et se borne à souligner que
l'objectif est que l'essentiel des troupes de combat aient quitté
l'Irak d'ici au 31 mars 2008. Les deux textes devront être
harmonisés avant qu'une version de compromis soit soumise au
président.
Bush mettra son veto
Le président Bush avait pour sa part prévenu qu'il mettrait son
veto à tout texte qui fixerait une date-limite au retrait, et la
Maison Blanche a renouvelé sa menace quelques heures avant le vote.
"Ceci et d'autres dispositions feraient courir un grave danger à la
liberté et la démocratie en Irak, renforceraient nos ennemis et
hypothéqueraient les projets de l'administration américaine pour
développer l'économie irakienne".
"Le président est déçu que le Sénat persiste dans cette voie avec
un projet auquel il mettra son veto et qui n'a aucune chance de
faire loi", a ensuite réagi la Maison-Blanche dans un
communiqué.
agences/jab
60% des Américains pour un retrait d'Irak
Deux sondages publiés lundi et mardi montrent que 59 à 60% des Américains souhaitent que les militaires américains quittent l'Irak d'ici au 31 août 2008, comme le stipule le texte adopté par la Chambre des représentants la semaine dernière.
La victoire de l'opposition démocrate aux élections parlementaires de novembre a largement été motivée par un rejet de la guerre en Irak où le nombre de soldats et personnels assimilés américains tués depuis le début de l'invasion en mars 2003 a dépassé 3200.
Un budget fourre-tout
Le débat sur le collectif budgétaire pour l'Irak et l'Afghanistan doit se terminer d'ici à la fin de la semaine. Le texte, d'un montant de près de 124 milliards de dollars, soit près de 20 milliards de plus que l'enveloppe réclamée par l'administration, est l'occasion pour les démocrates de débloquer des fonds notamment pour améliorer les soins reçus par les militaires rentrés blessés d'Irak.
Mais les élus y ont également ajouté plusieurs milliards de subventions diverses qui n'ont rien à voir avec la guerre, et certains envisagent même d'y accoler une augmentation du salaire minimum !