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Le Parlement chinois saisi d'une loi sur la sécurité nationale à Hong Kong

La Chine veut imposer une loi de "sécurité nationale" à Hong Kong pour remettre au pas le territoire autonome.
La Chine veut imposer une loi de "sécurité nationale" à Hong Kong pour remettre au pas le territoire autonome. / 19h30 / 2 min. / le 22 mai 2020
Le Parlement chinois, largement acquis au Parti communiste, a annoncé jeudi qu'il se saisirait ces prochains jours d'une loi sur la "protection de la sécurité nationale" à Hong Kong.

Cette législation sera étudiée durant la session annuelle de l'Assemblée nationale populaire (ANP) qui s'est ouverte vendredi à Pékin.

Elle prévoit de renforcer les "mécanismes d'application" sur le sujet dans le territoire semi-autonome, secoué en 2019 par des manifestations parfois violentes contre Pékin.

>> Voir l'analyse de Michael Peuker depuis Shanghai :

L'analyse de Michael Peuker depuis Shanghai.
L'analyse de Michael Peuker depuis Shanghai. / 19h30 / 1 min. / le 22 mai 2020

Frustration

Pékin est depuis longtemps frustré de l'incapacité du gouvernement local hongkongais de faire adopter une loi anti-subversion dans le territoire.

L'article 23 de la "Loi fondamentale", qui sert de Constitution au territoire semi-autonome, prévoit que Hong Kong se dote d'une loi interdisant "la trahison, la sécession, la sédition (et) la subversion".

>> Ecouter le sujet de La Matinale :

Les manifestations de masse rendues impossibles à Hong Kong en raison du Covid-19. [REUTERS - Joyce Zhou8]REUTERS - Joyce Zhou8
Pékin profite de la crise du Covid-19 pour reprendre la main à Hong Kong / La Matinale / 2 min. / le 20 avril 2020

Grandes manifestations

Mais le texte n'a jamais été appliqué. Car une grande partie de la population hongkongaise y voit une menace pour ses droits, comme la liberté d'expression ou de la presse - inconnues en Chine continentale dirigée par le Parti communiste.

La dernière tentative de mise en oeuvre de l'article 23, en 2003, avait échoué face à des manifestations monstres dans les rues hongkongaises.

"On assiste à un coup de force institutionnel", analyse Jean-Pierre Cabestan, professeur de Sciences politiques à l’Université baptiste de Hong Kong.

"Cela change beaucoup de choses potentiellement, parce que les crimes de sédition, de trahison, de sécession, ne s'appliqueront pas seulement aux actes, mais aussi aux paroles. Ce sera aux tribunaux de trancher, et cela va accroître la pression sur l'opposition et limiter encore un peu plus les libertés publiques à Hong Kong. Et permettre à l'administration de Hong Kong de disqualifier les candidats qui ne plaisent pas à Pékin avant les élections de septembre", souligne le politologue.

>> L'analyse de Jean-Pierre Cabestan, professeur de Sciences politiques à l’Université baptiste de Hong Kong, dans le 12h30 :

epaselect epa08436914 Pro-Beijing lawmaker and House Committee chairperson Starry Lee (C) is confronted by pan-democrat lawmakers at the Legislative Council in Hong Kong, China, 22 May 2020. China announced that it will introduce a new national security law in Hong Kong banning sedition, secession and subversion of the central government in Beijing through a method that could bypass Hong Kong's legislature. EPA/JEROME FAVRE [Keystone/EPA - Jérôme Favre]Keystone/EPA - Jérôme Favre
Pékin ne laissera plus passer les manifestations anti-gouvernementales à Hong Kong / Le 12h30 / 1 min. / le 22 mai 2020

afp/jfe

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