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Chine: Hu Jintao joue la prudence

Les délégués du Parti communiste ont soutenu Hu Jintao
Economie et développement au menu du congrès du PCC
Hu Jintao a ouvert lundi à Pékin le 17e congrès du Parti communiste chinois en proposant à Taïwan des pourparlers de paix. Le discours du président chinois n'a pas comporté de réelles surprises.

"Nous ne renoncerons jamais à nos efforts pour une réunification
pacifique", a-t-il dit dans son discours d'ouverture prononcé
devant plus de 2200 délégués.

La Chine considère l'ancienne Formose comme une partie de son
territoire depuis la séparation des deux entités en 1949. Hu Jintao
a appelé à mettre fin aux hostilités grâce à des consultations
menées sur la base d'une Chine unique. Son discours s'est néanmoins
révélé moins offensif que celui de son prédécesseur, Jiang Zemin,
qui, lors du précédent congrès, en 2002 avait menacé d'employer la
force contre Taipeh.

Economie et développement

Le numéro un chinois a en outre prôné une croissance économique
plus équilibrée et des réformes politiques ne remettant pas en
cause le pouvoir du Parti communiste.



Dans un discours de près de deux heures et demie devant les
délégués réunis pour une semaine au Palais du Peuple, le secrétaire
du Parti et chef de l'Etat ne s'est pas départi de sa légendaire
prudence. Il a insisté sur la nécessité d'un «développement
équilibré pour assurer une croissance saine et rapide» du géant
asiatique, pays le plus peuplé au monde (1,3 milliard d'habitants)
et troisième économie de la planète.



Celui qui devrait être reconduit pour un deuxième mandat de cinq
ans à la tête du pays a souligné qu'en dépit de progrès
«extraordinaires», il restait «un écart non négligeable entre ce
que nous avons réalisé et ce que le peuple attend de nous». Outre
la question de la «répartition des revenus», au titre des problèmes
à résoudre, il a également énuméré ceux liés à l'emploi, à la
protection sociale, à la santé et à l'éducation.

Peu de surprises

Si l'agence Chine Nouvelle a relevé qu'il avait prononcé le mot
«démocratie» 60 fois lundi, Hu Jintao s'est bien gardé de
surprendre les observateurs. L'»approfondissement des réformes
politiques» a été confirmé comme axe prioritaire des cinq
prochaines années, mais la sacro-sainte «démocratie socialiste»
reste à l'honneur.



C'est en «brandissant bien haut l'étendard du socialisme» que le
numéro un chinois a insisté sur la «participation des citoyens» qui
sera étendue «de manière ordonnée». Pas question donc pour la Chine
de passer à un système démocratique parlementaire de type
occidental.



Hu Jintao a malgré tout proposé d'améliorer «le système de
consultation politique, de droit de regard démocratique, de
participation aux affaires politiques».

Un dauphin pour bientôt?

Evoquant les problèmes environnementaux dans un pays sur le
point de ravir aux Etats-Unis la place de premier pollueur mondial,
Hu a promis «d'améliorer le système de responsabilisation afin de
réaliser des économies d'énergie, et réduire nos émissions». «Notre
croissance économique est créée à un coût bien trop élevé en termes
de ressources et d'environnement», a-t-il concédé.



Pour Hu Jintao, l'enjeu principal de ce congrès, qui se tient tous
les cinq ans, sera de réduire l'influence politique de son
prédécesseur Jiang Zemin et de désigner, s'il le peut, son dauphin.
D'où l'intérêt pour les nouveaux entrants au comité permanent du
Bureau politique, parmi lesquels figurera le successeur de Hu en
2012. Les analystes avancent les noms de Li Keqiang (52 ans),
actuel numéro un de la province industrielle du Liaoning, et Xi
Jinping (54 ans), le dirigeant de Shanghai.



agences/kot/cer

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Le parcours sans faute de Hu Jintao

Hu Jintao est un apparatchik de 64 ans. Le leader du Parti communiste chinois navigue entre Mao, Confucius et l'économie de marché pour préserver le pouvoir de son parti sur le pays le plus peuplé au monde.

Né le 21 décembre 1942, cet homme au style terne et désuet prend soin de garder ses distances avec les journalistes.

Il est arrivé au sommet du pouvoir en 2002 à l'issue d'un parcours sans faute au sein de l'appareil politique, accédant relativement jeune, autour de la quarantaine, à de hautes fonctions.

Corruption à endiguer

Un an après avoir limogé de manière spectaculaire le dirigeant du PCC de Shanghai Chen Liangyu, accusé de corruption, le président chinois a prévenu que cette pratique demeurait une menace et qu'elle était inacceptable.

«Réprimer et endiguer la corruption est un enjeu politique dont dépend la survie du Parti», a-t-il lancé.