Après dix-sept mois d'une crise électorale au cours de laquelle il a joué sa "survie politique", Benjamin Netanyahu est attendu au tribunal du district de Jérusalem pour une nouvelle bataille, judiciaire cette fois, afin d'éviter la prison et de blanchir sa réputation.
Dimanche, les avocats de Benjamin Netanyahu ont indiqué avoir besoin de plusieurs mois pour pouvoir étudier les éléments de preuve, alors que le parquet a demandé que la cour puisse entamer le plus rapidement l'examen de l'affaire, qui pourrait durer des années. Les trois juges ont dit étudier ces demandes et ajourné au 19 juillet la séance, à laquelle seuls les avocats assisteront.
"Présent, la tête haute"
A son arrivée au tribunal, il a accusé la justice et les médias de travailler ensemble à le faire chuter. "Je me présente à vous le dos droit et la tête haute", a-t-il lancé, dénonçant des accusations "ridicules" de corruption, abus de confiance et malversation pesant contre lui.
Près du tribunal, ses partisans, drapeaux israéliens au vent, scandaient "Benjamin Netanyahu, le peuple est avec toi". Une dame brandissait une pancarte proclamant "Procès Dreyfus 2020". D'où peut-être le discours du Premier ministre en mode "J'accuse" opposant cette fois le "peuple" à la justice et aux médias. Dans une autre manifestation, des centaines de personnes criaient "démocratie, démocratie", accusant le Premier ministre de corruption.
Avantages en produits de luxe
Avant lui, Ehud Olmert, ancienne étoile du Likoud, son parti, avait déjà été inculpé pour corruption mais après avoir démissionné de son mandat de Premier ministre. Olmert avait été reconnu coupable d'avoir touché des pots-de-vin avant de passer seize mois en prison.
Un scénario que cherche à éviter Benjamin Netanyahu, 70 ans, accusé d'avoir reçu pour 700'000 shekels (180'000 euros) de cigares, champagne et bijoux de la part de personnalités richissimes en échange de faveurs financières ou personnelles.
Couverture médiatique
Selon les enquêteurs, Benjamin Netanyahu aurait aussi tenté de s'assurer une couverture favorable par le plus grand quotidien payant d'Israël, le Yediot Aharonot.
Et surtout, la justice le soupçonne d'avoir accordé des faveurs gouvernementales qui pourraient avoir rapporté des millions de dollars au patron de la société israélienne de télécommunications Bezeq en échange d'une couverture médiatique favorable d'un des médias du groupe, l'influent site Walla.
Des trois affaires pour lesquelles Benjamin Netanyahu sera jugée, c'est cette dernière qui est la plus explosive mais peut-être aussi la plus complexe.
afp/kkub
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