"La Russie essaie clairement de faire pencher la balance en sa faveur en Libye", a déclaré le général commandant les forces américaines en Afrique, Stephen Townsend, dans un communiqué.
Les avions de chasse russes de quatrième génération "sont arrivés en Libye depuis une base aérienne russe après avoir transité en Syrie, où nous pensons qu'ils ont été repeints pour dissimuler leur origine russe", a indiqué le commandant.
Présence dénoncée par l'ONU
En début de mois, un rapport d'experts de l'ONU a confirmé une telle présence en Libye de mercenaires du groupe Wagner, réputé proche du président russe Vladimir Poutine. Plusieurs centaines sont actuellement mobilisés sur place, selon le Gouvernement d'union nationale (GNA), soutenu par l'ONU.
"Comme elle l'a fait en Syrie, elle étend son empreinte militaire en Afrique en utilisant des groupes de mercenaires soutenus par l'Etat comme le groupe Wagner", a ajouté Stephen Townsend, en violation de l'embargo de l'ONU sur les armes dans le pays et des promesses régulières de non intervention dans le conflit intérieur.
La Russie a de son côté toujours démenti tout rôle sur place.
Guerre civile, conflit international
L'homme fort de l'est libyen mène depuis plus d'un an une offensive visant à s'emparer de Tripoli à l'ouest, siège du GNA. Mais les combats se sont rapidement enlisés au sud de la capitale, et le camp Haftar a subi plusieurs revers ces dernières semaines.
Les deux pouvoirs rivaux actuels sont soutenus par diverses puissances étrangères.
Les Emirats arabes unis et la Russie appuient le camp Haftar, tandis que la Turquie intervient militairement auprès du GNA. Fortes de ce soutien turc croissant, les forces pro-GNA ont enchaîné ces dernières semaines les succès militaires, grâce notamment à leur supériorité aérienne.
afp/jop
Des mines pour cibler des civils
Ces dernières semaines, les troupes du maréchal Haftar ont subi plusieurs revers et ont dû se retirer de secteurs de Tripoli qu'elles occupaient depuis des mois. Dans un communiqué publié lundi, le GNA les a accusé d'avoir "miné les maisons avant de les quitter".
Selon le GNA, deux civils ont été tués samedi en rentrant chez eux dans un quartier du sud de Tripoli, la zone de la capitale ayant connu les affrontements les plus violents.
Dans un communiqué, la Mission des Nations unies en Libye (Manul) s'est dite "extrêmement préoccupée par les informations selon lesquelles des habitants des zones d'Ain Zara et de Salaheddine, à Tripoli, ont été tués ou blessés par des engins explosifs".
Elle a "fermement condamné" tout recours aux mines antipersonnel contre des civils dans certains quartiers de Tripoli, capitale libyenne théâtre de combats meurtriers entre pouvoirs rivaux depuis plus d'un an. "Cette mutation choquante du conflit" survient au moment où des familles déplacées à cause des combats depuis des mois tentent de retrouver "la sécurité et le confort de leur maison", souligne encore la mission onusienne.