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L'après-Chirac reste très indécis

Jacques Chirac quittera la présidence après 12 ans à l'Elysée
Chirac lors de son élection en 1995. La page s'est tournée dimanche
Au lendemain de l'annonce du retrait de Jacques Chirac, la course à la présidentielle demeurait lundi plus ouverte que jamais. Nicolas Sarkozy a reçu le soutien de Dominique de Villepin, mais il perd du terrain dans les sondages.

Si la «dignité» du discours de Jacques Chirac a été largement
saluée en France, la presse française et étrangère, notamment
anglo-saxonne, s'est montrée réservée, voire très critique, sur le
bilan du chef de l'Etat français (lire
ci-contre
).



Les commentateurs s'interrogeaient sur ce que sera son dernier
grand acte politique, ses «choix personnels» pour la présidentielle
d'avril-mai. «Chirac s'en va sans adouber Sarkozy», a observé le
journal populaire belge «La Dernière heure». Il souligne que «la
relation père-fils qui unissait jadis» les deux hommes «s'est peu à
peu transformée en haine».

Bayrou favori de Chirac?

Jacques Chirac a gardé dimanche le silence sur Nicolas Sarkozy,
favori à droite, mais dont la campagne semble en relative perte de
vitesse (lire ci-contre). La gauche a voulu voir
dans ce silence et l'appel présidentiel à ne «jamais composer» avec
«l'extrémisme» le signe que Jacques Chirac prenait ses distances
avec son ministre de l'Intérieur et sa récente proposition de créer
«un ministère de l'Immigration et de l'Identité nationale».



Pour le chef du parti socialiste François Hollande, compagnon de
Ségolène Royal, Jacques Chirac a adressé un «rappel à l'ordre» au
candidat Sarkozy. François Bayrou a lui estimé que le message de
Jacques Chirac ne ressemblait pas «à la manière dont Nicolas
Sarkozy présente les choses». Pour le directeur de l'hebdomadaire
«Marianne» Jean-François Kahn, qui s'est exprimé sur la TSR au
«19:30», la position du président est claire: «Jacques Chirac est
très content du phénomène Bayrou, même s'il fera semblant de
soutenir Nicolas Sarkozy».

De Villepin soutient Sarkozy

Reste que pour un proche de Nicolas Sarkozy, François Fillon, le
soutien de Jacques Chirac «est déjà écrit». Et ce même si «Nicolas
Sarkozy va défendre et continuer à défendre un programme de
rupture, pas seulement de rupture avec Jacques Chirac, de rupture
avec les vingt dernières années qui viennent de s'écouler», a-t-il
déclaré.



Jacques Chirac s'exprimera sur ses choix après la publication de
la liste des candidats, prévue le 19 mars. Le premier ministre
Dominique de Villepin, longtemps dauphin du futur ex-président et
ancien rival de Nicolas Sarkozy en vue de la présidentielle, a fini
par apporter son soutien lundi au ministre de l'Intérieur. Il a
également rendu hommage à Jacques Chirac, un «homme juste» qui «me
manque déjà».



Nicolas Sarkozy a lui dit lundi qu'il «savait» ce que Jacques
Chirac allait dire dimanche et «comment cela va se passer dans la
suite». «Jacques Chirac et moi, on s'est beaucoup parlé», a-t-il
dit. Il a toutefois affirmé qu'il ne se considérait pas comme «son
héritier». «La France, c'est la République, ce n'est pas un
héritage», a-t-il ajouté, laissant le soin à sa garde rapprochée de
tirer un bilan «contrasté» du chef de l'Etat.



afp/sun

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Retrait de Chirac: la presse peu élogieuse

Les critiques de la presse internationale étaient souvent très féroce envers Jacques Chirac. Pour le «Financial Times», Chirac aura été un «éternel opportuniste».

Le journal belge «Le Soir» a évoqué «l'adieu émouvant d'un piètre président».

La presse russe était elle la seule à encenser unanimement l'un des derniers «eurosaure» et sa «brillante carrière».

Les journaux chinois ont salué la passion du président de la République pour l'Asie et la Chine en particulier.

La presse américaine était elle relativement indifférente à l'annonce de Jacques Chirac. Le «New York Times» et le «Washington Post» ont souligné son opposition à la guerre en Irak.

Les réactions de dirigeants étrangers restaient peu nombreuses lundi. Après George W. Bush qui a dit souhaiter «ce qu'il y a de meilleur» à son homologue français, Angela Merkel s'est borné à saluer en Jacques Chirac un «partenaire de confiance».

Bayrou battrait Sarkozy au 2e tour

François Bayrou pourrait remporter le second tour de l'élection présidentielle face à Nicolas Sarkozy.

Selon un sondage publié lundi, il obtiendrait 55% des voix. Le candidat UMP l'emporterait en revanche face à Ségolène Royal, avec 52% des suffrages.

Cette enquête LH2 pour RMC-20 minutes-BFM TV testait pour la première fois l'hypothèse d'une confrontation Bayrou-Sarkozy. Aucun comparatif n'est donc disponible.

Au premier tour, Nicolas Sarkozy est stable à 28% d'intentions de vote, Ségolène Royal recule d'un point à 26% et François Bayrou progresse de deux points à 22%. Jean-Marie Le Pen recule quant à lui d'un demi-point à 13,5%.

Selon un autre sondage LH2 réalisé pour le quotidien «Libération», François Bayrou est le candidat qui conduit le mieux sa campagne, un avis partagé par 79% des sondés. Il devance le président de l'UMP (76%) et la candidate socialiste (50%).