Modifié

Les Etats-Unis menacent de priver Hong Kong de son statut spécial

A Hong Kong, la police dissuade les manifestants pro-démocratie [AFP - Isaac Lawrence]
La réaction de la Chine aux manifestations à Hong Kong attise les tensions avec les Etats-Unis / Le 12h30 / 1 min. / le 27 mai 2020
Le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo a estimé mercredi que la Chine a nui fondamentalement à l'autonomie de Hong Kong. A terme, les Etats-Unis pourraient révoquer le statut spécial de la région administrative. Une décision qui aurait de lourdes conséquences économiques et financières.

Signe du regain de tensions dans l'ex-colonie britannique, la police a déployé un important dispositif autour du Parlement local et procédé à des centaines d'arrestations pour dissuader les militants pro-démocratie de manifester contre l'examen d'un autre projet de loi, criminalisant tout outrage à l'hymne national chinois.

>> Lire également : Pékin assomme Hong Kong un an après le début des manifestations

Mais c'est le texte annoncé la semaine dernière par le Parlement chinois, qui doit l'examiner dès jeudi, qui a remis le feu aux poudres. Ce projet de loi sur "la sécurité nationale" à Hong Kong vise officiellement à interdire le terrorisme, la sécession, la subversion et l'ingérence étrangère.

Réponse aux mois de manifestations pro-démocratie monstres et parfois violentes dans le territoire semi-autonome, c'est un moyen de contourner les autorités hongkongaises. D'autant qu'il permet pour la première fois à la Chine d'autoriser ses services de sécurité et sa police secrète à s'implanter ouvertement à Hong Kong.

"Décision désastreuse"

"Cette décision désastreuse de Pékin n'est que le dernier d'une longue liste d'actes qui sapent fondamentalement l'autonomie et les libertés de Hong Kong, et les promesses faites par la Chine elle-même au peuple de Hong Kong" dans le cadre de textes internationaux, a déclaré le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo.

Selon une loi adoptée l'an dernier par le Congrès des Etats-Unis, le secrétaire d'Etat était tenu de "certifier" si le territoire jouissait toujours de son autonomie. Il a donc décidé que ce n'était pas le cas.

"J'ai certifié au Congrès que Hong Kong ne continuait pas à mériter le même traitement" que Washington lui octroyait jusqu'ici, a-t-il expliqué. "Aucune personne sensée ne peut soutenir aujourd'hui que Hong Kong conserve un haut degré d'autonomie par rapport à la Chine, au vu des faits sur le terrain."

Rassemblements spontanés

Concrètement, l'administration de Donald Trump pourrait ainsi révoquer le statut commercial préférentiel accordé à l'ex-colonie britannique en raison de son autonomie.

A Hong Kong, des barrières entouraient le bâtiment du Conseil législatif (LegCo), la police multipliait contrôles et fouilles. Des rassemblements spontanés ont eu lieu dans certains quartiers, parfois dispersés par des tirs de billes de gaz poivré irritant.

afp/gma

Publié Modifié