Les manifestants s'étaient rassemblés à l'appel du mouvement
L'Autre Russie, avec l'intention d'effectuer ensuite une "marche du
désaccord" contre la politique présidentielle. Samedi, une autre
manifestation contre le pouvoir en place avait aussi conduit à des
violences et à la médiatique arrestation de l'ex-champion d'échecs
Garry Kasparov (voir ci-contre).
Marche non autorisée
Dimanche, seul le rassemblement sur la place a été autorisé et
non la marche. Au moment où les quelque 2000 manifestants présents
se sont rendus vers le métro à la fin du rassemblement, des
accrochages ont opposé certains d'entre eux aux policiers armés de
matraque qui encerclaient la place.
Les interpellations ont alors commencé. L'écrivain Edouard
Limonov, chef du parti national-bolchevique interdit, figure parmi
les personnes arrêtées, mais il a été relâché en début de soirée.
Il a déclaré que "le pouvoir a déclaré la guerre au peuple.
L'opposition est déterminée à poursuivre la lutte tant qu'il ne
nous rendra pas nos libertés".
Violences physiques
Un homme a été traîné par des policiers tandis qu'une femme
avait le visage en sang et que la foule criait "honte!" en
direction des forces de l'ordre. Trois jeunes portant des drapeaux
du parti national-bolchévique interdit ont été battus. La police a
dispersé la foule en repoussant les manifestants vers des squares.
Un homme, qui tentait d'échapper aux policiers en escaladant un
grillage, est retombé sur le sol et a été emmené blessé par une
équipe médicale.
Des accrochages se sont aussi produits un peu plus loin, près de
la gare de Vitebsk, entre les "Omon" (policiers anti-émeutes) et
des groupes de jeunes d'extrême-gauche qui tentaient de franchir
les cordons de police, selon l'agence.
Policiers déployés
Environ 1500 policiers avaient été déployés dans le centre de
Saint-Pétersbourg pour empêcher la marche de protestation. Le
rassemblement lui-même s'est déroulé dans le calme. "Non à
l'arbitraire du Kremlin!", "On recherche un garant de la
Constitution", "Poutine est le criminel le plus dangereux",
pouvait-on lire sur les pancartes.
Ces manifestations ont lieu dans un contexte politique de plus en
plus tendu à huit mois des législatives (décembre 2007) et un an de
la présidentielle (mars 2008) au cours de laquelle le successeur de
Vladimir Poutine doit être élu.
agences/boi
Le maître des échecs arrêté
Samedi, plusieurs centaines de manifestants, dont Garry Kasparov, avaient été interpellés lors d'un rassemblement interdit par les autorités dans la capitale russe, avant d'être relâchés dans la soirée.
Garry Kasparov a été condamné à verser une amende d'environ 30 euros pour participation à une marche non autorisée.
L'opposant n'a été relâché que tard dans la soirée, ce qui l'a empêché de se rendre à la manifestation de Saint-Pétersbourg dimanche.
"Ces deux derniers jours ont montré que le régime de Poutine n'accorde plus d'attention à la légalité et s'en remet à la force brutale", a déclaré l'ancien champion d'échecs, devenu une des figures de l'opposition, sur CNN.