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Chirac sera entendu par la justice en juin

Jacques Chirac aux prises avec deux affaires judiciaires
L'immunité présidentielle protège Jacques Chirac depuis 12 ans
Jacques Chirac, qui quittera ses fonctions le 16 mai, sera entendu par la justice après la mi-juin sur une affaire d'emplois fictifs datant de l'époque où il était maire de Paris, a indiqué jeudi une source judiciaire.

Jacques Chirac sera entendu sous un statut restant à déterminer
(lire encadré) à une date qui n'a pas encore été
fixée par le Tribunal de grande instance de Nanterre, près de
Paris. Jacques Chirac pourrait ainsi être le premier ancien
président de la République à devoir rendre des comptes dans des
affaires judiciaires.



En début de soirée, le parquet de Nanterre a fait savoir dans un
communiqué qu'"aucun acte de procédure n'est actuellement programmé
concernant un dossier dans lequel le nom du président de la
République est cité".



Il a annoncé dimanche qu'il ne briguerait pas un 3e mandat, après
12 ans comme chef de l'Etat. Depuis les années 1990, son nom a été
régulièrement cité dans des affaires judiciaires mais le chef de
l'Etat était protégé par son immunité présidentielle, qui court
pendant encore un mois après son départ du pouvoir.

Emplois fictifs

Ces "affaires", dans lesquelles plusieurs de ses proches ont
déjà été condamnés, concernent la période durant laquelle Jacques
Chirac fut maire de Paris (1977/1995) et chef de l'ex-parti RPR,
avant qu'il n'accède à la présidence.



Le dossier à l'instruction à Nanterre concerne des emplois fictifs
qui auraient été payés par le cabinet du maire, au bénéfice de
proches du RPR. Dans cette affaire, l'ex-Premier ministre Alain
Juppé, un proche de Jacques Chirac, avait été condamné en 2004, en
première instance, pour "prise illégale d'intérêt" à 14 mois de
prison avec sursis et un an d'inéligibilité.



Dans le dossier ouvert à Nanterre, la justice possède une note
signée de la main de Jacques Chirac en 1993, dans laquelle il
demande de récompenser une employée de la ville de Paris pour la
qualité de son travail auprès de Jean-Claude Patsy, en charge des
questions agricoles au sein du RPR jusqu'en 1992 mais n'ayant
jamais travaillé pour la ville.

Le parti RPR

Ce document laisse entendre que Jacques Chirac savait que
certains de ses collaborateurs de la mairie travaillaient pour le
RPR. Deux magistrats avaient estimé le dossier suffisamment étayé
pour que Chirac, s'il n'était plus protégé par son immunité, risque
une mise en cause immédiate.



Dans d'autres démêlés politico-judiciaires, certains proches de
Chirac ont été condamnés par la justice, dont son ex-bras droit à
la mairie Michel Roussin, qui vient d'écoper de quatre ans de
prison avec sursis dans une affaire datant des années 1990 de
marchés publics truqués en région parisienne ayant servi à financer
principalement le parti RPR.



afp/ant

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Quel statut?

La loi française prévoit qu'une personne impliquée dans une affaire judiciaire peut être entendue sous trois statuts: le témoin simple sur qui ne pèse aucune charge, le mis en examen (inculpé) sur qui pèsent des indices graves et concordants, et le témoin assisté, statut intermédiaire entre les deux précédents et qui permet notamment l'assistance d'un avocat.

Selon l'International Herald Tribune de jeudi, qui cite deux juges ayant requis l'anonymat, Jacques Chirac sera "probablement" convoqué comme témoin assisté en juin prochain.

Dix candidats à la présidentielle

A la veille de la date limite de dépôt des parrainages d'élus au Conseil constitutionnel, dix candidats à l'élection présidentielle ont réuni les 500 signatures nécessaires.

Aux quatre candidats disposant grâce à leurs élus locaux et nationaux d'un vivier naturel de signatures que sont François Bayrou, la communiste Marie-George Buffet, Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy s'ajoutent Arlette Laguiller, Jean-Marie Le Pen, Gérard Schivardi, Philippe de Villiers, Dominique Voynet et Olivier Besancenot.

Dix à douze candidats devraient être en lice au premier tour de l'élection présidentielle, le 22 avril. Seize candidats étaient présents au premier tour en 2002 et neuf en 1995.

Chez les "petits", Antoine Waechter, président du Mouvement écologiste indépendant, s'est retiré mercredi de la course, disant n'avoir obtenu que 305 promesses de soutien de la part des élus.