«Il faut choisir et j'ai choisi», explique Simone Veil dans les
colonnes du journal. «Je ne suis pas socialiste et Bayrou, c'est
pire». Et l'ancienne dirigeante centriste d'ajouter: «Tout ce qu'il
(Bayrou) a été capable de faire lorsqu'il était ministre de
l'Education nationale, c'est de mettre un million de personnes dans
la rue».
La remise en cause de la loi Falloux sur l'école privée avait
provoqué d'importantes manifestations en 1994 alors que François
Bayrou était au ministère de l'Education nationale, où il restera
jusqu'en 1997.
Aucune base
«Personne ne semble voir les conséquences que ce vote aurait sur
la démocratie», souligne-t-elle. «Quand il n'y a plus de partis, on
installe un système totalitaire. Son projet de cohabitation ne
repose sur aucune base», ajoute-t-elle à l'adresse du député
béarnais qui prône, s'il est élu, l'installation d'un gouvernement
d'union nationale.
Interrogée sur ce qui se passe actuellement en Allemagne, un
scénario souvent pris en exemple par François Bayrou, elle répond:
«Quand il y a une alliance en Allemagne, cela se discute longtemps
à l'avance et sur un vrai projet politique».
Différend sur l'immigration
Dans l'hebdomadaire «Marianne» de samedi, Simone Veil explique
qu'elle n'a «pas du tout aimé la formule très ambiguë» de Nicolas
Sarkozy, qui a proposé la création d'un ministère de l'Immigration
et de l'Identité nationale. Elle continue cependant de considérer
le candidat de l'UMP (droite) comme «le plus qualifié» pour
l'Elysée.
Invité samedi matin par la radio musicale Skyrock, ce dernier
s'est défendu de faire la même politique que Jean-Marie Le Pen, en
opposant son «immigration choisie» à l'»immigration zéro» prônée
par le président du Front national.
«Plan Marshall» pour les banlieues
Le ministre-candidat a par ailleurs prôné la mise en place d'un
«plan Marshall» dans les banlieues. «Ce que je veux c'est que dans
les immeubles les jeunes se disent 'ça vaut mieux de se lever tôt
le matin pour aller bosser, pour créer une famille, pour avoir un
salaire plutôt que de dealer de la drogue'», a déclaré Nicolas
Sarkozy.
Le candidat de l'UMP est longuement revenu sur les incidents
d'Argenteuil, où il avait prononcé le mot de «racaille», de La
Courneuve, où il avait parlé de «nettoyage au Kärcher», ou de
Clichy-Sous-Bois, où la mort de deux jeunes avait provoqué une
vague de violences de trois semaines dans les banlieues en
2005.
agences/tac
Dernier baromètre
Selon le baromètre Ipsos/Dell diffusé samedi par «Le Point», la candidate socialiste Ségolène Royal progresse d'un point par rapport à la veille, à 24%, et le candidat de droite Nicolas Sarkozy gagne 0,5 point, à 29,5%.
L'enquête porte sur les intentions de vote pour le 1er tour de l'élection présidentielle.
En revanche, François Bayrou perd un point, à 22%, et Jean-Marie Le Pen 0,5 point, à 12,5%.
Pour le second tour, s'il opposait la candidate socialiste au candidat de l'UMP, ce dernier l'emporterait, selon le sondage, avec 53% des suffrages (- 0,5%) tandis que Ségolène Royal est créditée de 47% (+0,5%).
José Bové toujours incertain
Onze candidats à l'élection présidentielle ont déposé vendredi dans les délais impartis les 500 parrainages requis au Conseil constitutionnel. Le suspense continue pour José Bové, qui saura lundi si sa candidature est valide ou non. Le président du Conseil constitutionnel Jean-Louis Debré rendra publique la liste officielle des candidats lundi à 17h30, après les ultimes vérifications faites ce week-end par les juristes du Conseil.