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Rome fâchée d'être la "pestiférée" des plans de réouverture des frontières

Comme les autres voisins de l'Italie, la France (ici, la douane de Menton) n'entend pas rouvrir sa frontière avec l'Italie le 3 juin [Reuers - Eric Gaillard]
L'Italie s'impatiente face à ses voisins qui tardent à lui rouvrir leur frontière. / Le Journal horaire / 28 sec. / le 30 mai 2020
Alors que l'Italie va rouvrir ses frontières ce mercredi, ses voisins européens refusent de lui rendre la pareille, même en date du 15 juin. "Notre patience a des limites", a déclaré samedi son ministre des Affaires étrangères Luigi Di Maio, qui dénonce une exclusion.

L'Italie "exige le respect" des autres pays d'Europe à propos de la prochaine réouverture des frontières, une question qui nécessite une "réponse européenne" coordonnée, a déclaré samedi le ministre italien des Affaires étrangères Luigi Di Maio. "Si quelqu'un s'imagine qu'il peut nous traiter comme un pestiféré, sachez que nous ne resterons pas sans réagir", a-t-il poursuivi dans une déclaration en italien sur Facebook.

Premier foyer européen du Covid-19, l'Italie a enregistré plus de 33'000 décès depuis le début de l'épidémie, mais semble l'avoir maîtrisée. Le pays se déconfine progressivement depuis début mai et se prépare à accueillir les visiteurs étrangers à partir du 3 juin, date à laquelle ses frontières seront à nouveau ouvertes.

>> Lire à ce sujet : L'Italie va rouvrir ses frontières aux touristes de l'UE à partir du 3 juin

Réouverture globale réclamée le 15 juin

Rome pousse en outre à une reprise coordonnée des déplacements en Europe pour le 15 juin, ce qui marquerait une reprise à l'échelle continentale du tourisme, secteur clé pour l'économie italienne aujourd'hui à genoux. Plusieurs pays voisins refusent cependant une réouverture de leur propre frontière terrestre avec l'Italie à cette date, notamment l'Autriche et la Suisse. Ce qui fait grincer des dents à Rome, qui y voit une manière détournée d'empêcher les touristes de venir dans la péninsule, car leur retour dans leur pays pourrait être compliqué par diverses démarches.

"L'Italie est toujours un hotspot, bien que la situation se soit déjà améliorée dans certaines régions", a ainsi déclaré cette semaine le ministre autrichien de la Santé Rudolf Anschober (Verts).

Lire aussi: La Suisse pourrait maintenir fermées ses frontières avec l'Italie le 3 juin

Crainte d'une distorsion de la concurrence

Sur cette question de la réouverture des frontières, "nous avons besoin d'une réponse européenne parce que si nous agissons de manière différente et désordonnée, l'esprit de l'UE est perdu. Et l'Europe s'effondre", a plaidé le ministre des affaires étrangères italien.

"Notre patience a ses limites. Je comprends la concurrence entre les différents États, elle est légitime, à condition toutefois qu'elle soit saine et équitable", a-t-il souligné, vantant au passage "la beauté unique, les merveilles et les plages uniques" de son pays.

Luigi Di Maio a annoncé qu'il se rendrait en mission en Allemagne le 5 juin, en Slovénie le 6 juin et en Grèce le 9 juin pour s'y entretenir avec ses homologues. "La situation interne, toutes les données sur les contagions, seront toujours publiques. Nous avons toujours agi de manière responsable et transparente et nous continuerons à le faire", a-t-il assuré.

afp/Vincent Cherpillod

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L'Italie n'est plus le pays européen le plus touché

Avec 5,5 décès pour 10'000 habitants, l'Italie a glissé au 4e rang des pays européens de plus d'un million d'habitants les plus touchés par le Covid-19, derrière la Belgique (8,2), l'Espagne (5,8) et le Royaume-Uni (5,6). Elle enregistre environ 500 nouveaux cas de contamination quotidiens ces derniers jours, contre plus de 5000 au plus fort de la crise.

Le nombre journalier de décès, qui a culminé à 919 par jour fin mars, est lui inférieur à 100 depuis une semaine.