Durant le confinement et encore plus maintenant avec son allègement, les habitants d'Amsterdam se sont réappropriés la ville. Et comme les frontières sont toujours fermées, ils découvrent la liberté de vivre dans la rue.
"Normalement, il y a beaucoup de taxis ici, avec des touristes, il y a beaucoup de monde. C’est beaucoup plus tranquille là maintenant", remarque Svenja, une habitante du centre d'Amsterdam, samedi dans le 19h30.
Des associations contre le retour des foules
A Amsterdam aujourd'hui, les canards ont remplacé les touristes et un calme un peu surréel s’est installé. Les prostituées ont baissé le rideau et les bâtiments sont à louer. Les panneaux d’avertissement pour visiteurs ivres ou drogués ne servent plus à rien.
Et certains ont pris goût à cette nouvelle vie et n'ont pas envie de revenir en arrière, espérant que quelque chose de positif sorte de cette crise sanitaire.
Pour Anita, qui milite contre le retour des foules, ces 15 millions de touristes qui déambulent constamment dans le centre sont de trop: "Ici, c’est tout petit, des petites rues, des petites places, c’est pas normal, il faut arrêter."
Les associations qui se sont constituées demandent à la mairie d'agir. Elles veulent également interdire les coffee shops aux étrangers et faire déménager les prostituées.
Des commerçants pour un retour des touristes
Mais du côté des commerçants, le discours est tout autre: "Nous, on veut davantage de touristes. Amsterdam, c’est l’ambiance, c’est les terrasses pleines, surtout ici dans le quartier", juge Jeroen, gérant d'un café du centre.
Les visiteurs étrangers sont en effet essentiels pour leur chiffre d’affaires. Le tourisme et son industrie représentent des milliers d’emplois et 11% de la richesse d’Amsterdam.
La mairie se retrouve donc face à un dilemme et les élus planchent sur un nouvel équilibre post-coronavirus. Conseiller municipal, Zeeger estime qu'il faut aider les commerces, dont beaucoup sont au bord de la faillite faute de touristes, tout en changeant de modèle pour répondre davantage aux besoins de la population locale. Mais le débat risque d'être encore long à Amsterdam.
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Reportage TV: Isabelle Ory
Adaptation web: Frédéric Boillat