Une attaque contre un convoi humanitaire par "des groupes armés terroristes" a fait au moins 10 morts, dont 5 gendarmes, samedi près de Barsalogho (au nord du pays), a annoncé dimanche le gouvernement du Burkina Faso. Un autre convoi a été visé, également dans le nord, faisaint 15 autres victimes.
Le gouvernement annonce aussi un "bilan provisoire de 25 morts" dans l'attaque du marché de Kompienbiga, à l'est du pays, ce qui porte à une cinquantaine de personnes tuées le bilan de trois attaques attribuées aux jihadistes depuis vendredi.
Des hommes armés ont fait irruption sur des motos
Samedi, au marché au bétail de Kompeinbiga près de Pama, des hommes armés "ont fait irruption sur des motos et ont commencé à tirer, surtout sur les gens qui tentaient de fuir", a affirmé dimanche un habitant, chiffrant le bilan à une "trentaine de morts".
"Un groupe a procédé à des fouilles de ceux qui étaient restés sur place tandis qu'un autre groupe a poursuivi ceux qui ont fui", a-t-il poursuivi. "C'est difficile de dire combien de personnes ont été tuées. Il y avait des corps au niveau du marché, d'autres dans la brousse. Plus d'une trentaine de corps ont été rassemblés hier", a témoigné un autre habitant, "sans nouvelles" de son frère présent au marché lors de l'attaque.
Escorte inefficace
La première des trois attaques meurtrières a eu lieu vendredi, déjà au nord du pays, à Loroum. Elle a également été attribuée à des groupes djihadistes. "Le bilan provisoire fait de état de 15 morts, de blessés et de personnes portées disparues, et d'importantes pertes matérielles", selon un communiqué du gouvernement samedi. "Les camions étaient escortés par des 'koglweogo' (des membres d'un groupe d'autodéfense local) qui figurent parmi les victimes", a affirmé un habitant de Titao.
En janvier, neuf commerçants avaient été assassinés et un véhicule calciné lors d'une attaque sur ce même axe. Craignant ces fréquentes attaques, les transporteurs organisent des convois accompagnés par des koglweogo qu'ils paient. L'armée escorte aussi parfois ces convois.
Près de 1000 morts en cinq ans
Les régions situées à l'est et au nord du Burkina Faso sont les plus touchées du pays par les exactions djihadistes, qui ont fait plus de 900 morts et 860'000 déplacés depuis cinq ans. Sous-équipées et mal entraînées, les forces de l'ordre burkinabées n'arrivent pas à enrayer la spirale des violences djihadistes, malgré l'aide de forces étrangères, notamment de la France, présente dans le Sahel avec 5100 hommes dans le cadre de l'opération Barkhane.
ats/vic