Le protocole sanitaire publié lundi par l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI) est le fruit du travail d'une task force mise en place par l'organisation onusienne, en collaboration avec d'autres instances comme l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et l'Association internationale du transport aérien (IATA).
Ces mesures n'auront pas de caractère obligatoire, mais ont fait l'objet d'un large consensus qui leur donnera "une autorité qui fera référence mondiale, pour la première fois sur ce sujet depuis la crise du Covid-19", a expliqué le représentant de la France au Conseil de l'OACI Philippe Bertoux, qui a piloté les débats de la task force. "Elles faciliteront une reprise sûre et durable du transport aérien, à travers un partenariat étroit entre les secteurs de l'aviation et de la santé qu'illustre la participation active de l'OMS à nos travaux de réglementation", estime le spécialiste.
Port du masque dans les terminaux et à bord des avions
Le voyageur devrait présenter, à son arrivée à l'aéroport, une déclaration de santé et subir un premier contrôle de température, propose l'OACI. L'enregistrement en ligne avant d'arriver à l'aéroport doit être privilégié et les passages aux contrôles de sécurité repensés pour limiter les contacts physiques et les files d'attente.
Le port du masque ou d'un couvre-visage doit être obligatoire à l'intérieur des terminaux, où une distance physique d'au moins un mètre doit être respectée. Une fois à l'intérieur de l'avion, les passagers doivent garder leur masque et se déplacer le moins possible pendant le vol, en évitant de former des files d'attente vers les toilettes pour ne pas risquer de contaminer les autres passagers. Le protocole ne précise pas de quelle manière ces queues pourront être évitées, eu égard au petit nombre de WC à disposition dans les configurations les plus récentes des avions.
Pas de siège laissé vide
L'OACI ne préconise pas de neutraliser un siège sur deux pour assurer la distanciation physique, un système dénoncé par l'industrie qui y voit une menace à sa rentabilité. Elle demande toutefois que les voyageurs soient aussi éloignés les uns des autres que possible en fonction du taux d'occupation de l'avion. Elle préconise également que la nourriture à bord soit pré-emballée et que l'avion soit désinfecté régulièrement. De nouveaux contrôles de température doivent également être effectués à l'arrivée.
Ces changements sont les plus importants depuis les mesures de renforcement de la sécurité décidées suite aux attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis. Pour pouvoir redémarrer après avoir été cloué au sol et mis financièrement à genoux, le secteur du transport aérien réclamait une harmonisation des règles afin de rassurer les passagers et les Etats qui ont pour beaucoup fermé leurs frontières dans l'espoir d'enrayer la propagation de l'épidémie.
ats/Vincent Cherpillod