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L'Europe unie célèbre son cinquantenaire

Angela Merkel, dont le pays préside l'UE, mène le bal des 50 ans
Angela Merkel, dont le pays préside l'UE, mène le bal des 50 ans
Angela Merkel a accueilli les dirigeants des 27 pays de l'Union européenne samedi à Berlin. La capitale allemande a été choisie pour fêter pendant deux jours le 50e anniversaire des Traités de Rome, actes fondateurs de l'UE.

Le point d'orgue de ce sommet sera la signature dimanche d'une
"Déclaration de Berlin" qui célèbre la construction européenne tout
en taisant la première cause de la crise actuelle, le rejet de la
Constitution.



Mais avant cette cérémonie solennelle, différentes réunions
politiques et de multiples festivités se sont tenues un peu partout
dans la capitale allemande. Les dirigeants des partis socialistes
et conservateurs, ainsi que leurs groupes respectifs au Parlement
européen se sont entretenus.

Angela Merkel confiante

Angela Merkel a donné le coup d'envoi des festivités en
s'exprimant devant ses pairs. La cheffe du gouvernement alemand,
présidente en exercice de l'UE, était tout sourire pour accueillir
les dirigeants européens, venus accompagnés de leurs épouses alors
qu'elle avait son mari à ses côtés.



"Nous abordons la question des institutions avec optimisme, mais
sans exercer une trop grande pression sur qui que ce soit", a la
chancelière. "Nous prenons au sérieux les opinions dans chaque
Etat-membre, nous prenons les gens au sérieux", a-t-elle aussi
assuré.

Grande fête populaire

Les 27 chefs d'Etat et de gouvernement, ainsi que 2000 invités,
ont ensuite assisté à un grand concert à la Philharmonie pour
entendre la 5e symphonie de Ludwig van Beethoven sous la baguette
du chef d'orchestre attitré de la Philharmonie berlinoise, le
Britannique Sir Simon Rattle. Après ce concert, ils ont été reçus à
un grand dîner de gala offert par le président de la République,
Horst Köhler.



Une grande "fête citoyenne", où sont attendues plus de 100'000
personnes pour célébrer la proximité des Allemands avec l'Europe,
rythmera aussi la soirée de samedi et la journée de dimanche. Elle
débutera par "la nuit européenne de la beauté" dans les musées et
une "nuit européenne des clubs", où la jeunesse est invitée par une
centaine de DJs et des groupes de tous les pays de l'UE à danser
dans 35 discothèques et lieux divers. Elle se poursuivra dimanche
par une grande fête qui durera toute l'après-midi devant la Porte
de Brandebourg.

Déclaration européenne

A quelques encablures, au Musée historique allemand, Angela
Merkel, le président de la Commission européenne, le Portugais José
Manuel Barroso, et le président du Parlement européen, le
chrétien-démocrate allemand Hans-Gert Pöttering, signeront au nom
des trois pouvoirs européens une courte déclaration.



Destinée aux citoyens européens, les 27 pays membres de l'UE
affirment dans cette déclaration que, "nous, citoyennes et citoyens
d'Europe, sommes unis pour le meilleur". "La construction
européenne a fait du rêve des générations passées une réalité.
Notre histoire nous pousse à préserver cette chance pour les
générations futures".



La déclaration mentionnera aussi 2009 comme la date à laquelle les
27 veulent avoir trouvé une solution à la crise provoquée par le
rejet de la Constitution lors de référendums en France et aux
Pays-Bas, alors que 18 pays membres l'ont approuvée.



afp/cab

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Un traité historique

Il y a cinquante ans, le 25 mars 1957, la France, l'Allemagne, l'Italie, les Pays-Bas, la Belgique et le Luxembourg signaient à Rome le traité instituant la Communauté économique européenne.

La CEE se proposait de mettre en place un marché commun basé sur la libre circulation des personnes, des marchandises et des services, avec la suppression des barrières douanières entre les Etats membres.

Le même jour, les Six créaient la Communauté européenne de l'énergie atomique (Euratom). Les deux traités sont entrés en vigueur en 1958.

La signature du Traité de Rome intervenait 2 ans après l'échec du projet de Communauté Européenne de Défense (CED), qui visait à la création d'une armée européenne.

Adopté par la France, l'Allemagne, l'Italie et les trois pays du Bénélux, la CED ne fut pas ratifié par le parlement français, en raison de l'opposition communiste et gaulliste.

L'Europe unie subissait ainsi un coup d'arrêt après la «déclaration Schuman», du nom du ministre français des Affaires étrangères Robert Schuman qui avait proposé, le 9 mai 1950, à la République fédérale d'Allemagne de créer un pool du charbon et de l'acier.

La déclaration Schuman déboucha deux ans plus tard sur le lancement de la Communauté européenne du charbon et de l'acier (CECA), à laquelle adhéraient les deux ennemis jurés d'hier rejoints par l'Italie, les Pays-Bas, la Belgique et le Luxembourg.