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Les 27 tentent de surmonter leurs divergences

Lech Kaczynski et Angela Merkel: pourront-ils s'entendre?
Lech Kaczynski et Angela Merkel: pourront-ils s'entendre?
Les 27 ont entamé des négociations très difficiles jeudi à Bruxelles autour du chantier d'un nouveau traité européen remplaçant la Constitution, sur lequel Polonais et Britanniques ont multiplié les menaces de blocage. .

Le Premier ministre britannique Tony Blair est arrivé au sommet
en exigeant que les revendications britanniques soient "pleinement
satisfaites". Et un responsable polonais accompagnant le président
Lech Kaczynski a répété que Varsovie insisterait pour que le
système de vote à la majorité qualifiée soit rediscuté dans le
cadre d'une conférence intergouvernementale qui serait chargée de
rédiger le nouveau traité - une demande rejetée par tous les
autres.

Dès son arrivée, la chancelière allemande Angela Merkel,
présidente en exercice de l'UE, a promis aux récalcitrants que les
demandes de "chaque pays" seraient "prises très au sérieux". Elle a
exhorté ses 26 partenaires à "mettre tous les thèmes sur la table"
dès le dîner de ce jeudi soir. "Il s'agit de nommer ce qui unit,
mais aussi ce qui divise", a-t-elle ajouté.

Ne pas trop tarder

"Beaucoup nous regardent. Il est important que nous ne nous
appesantissions pas trop longtemps sur nous-mêmes et que nous
entreprenions tous les efforts possibles pour parvenir à un
accord", a-t-elle lancé. Les 18 pays qui ont déjà ratifié la
Constitution - condamnée par le "non" de la France et des Pays-Bas
en 2005 - se montrent en effet exaspérés par un débat
institutionnel qui traîne depuis 10 ans.



Tony Blair, dont c'est le dernier sommet, et son successeur Gordon
Brown, moins euro-enthousiate, réclament que tout nouveau traité
garantisse que la Charte des droits fondamentaux, qui figurait dans
la Constitution de l'UE et que les autres Etats membres veulent
rendre juridiquement contraignante, ne modifie pas le droit
britannique.



Leurs autres exigences concernent l'autonomie de la politique
britannique en matière policière et judiciaire, le refus de
l'extension des votes à la majorité qualifiée et des pouvoirs du
futur chef de la diplomatie de l'UE. L'épée de Damoclès qu'agite
Londres est un référendum, qui ne pourrait qu'être négatif.

La Pologne veut avoir plus de poids

Quant à la Pologne, elle argue que le nouveau système de vote à
la majorité qualifiée prévu par la Constitution, qui prévoit qu'une
décision est prise lorsqu'elle réunit 55% des Etats membres et 65%
de la population de l'UE, la pénalise fortement et avantage
l'Allemagne. Depuis plusieurs mois, les frères Kaczynski, au
pouvoir à Varsovie, ont fait de cette question une obsession, sur
fond de craintes d'une prépondérance de l'Allemagne, dont ils
rappellent les crimes commis en Pologne à l'époque nazie.



Ils proposent un autre système, dit de la "racine carrée", qui
donnerait, selon eux, plus d'influence aux puissances moyennes
comme la Pologne. Angela Merkel est "prête" à parler de ce problème
au sommet, mais estime qu'il doit être évacué une fois pour toutes
si les 27 veulent organiser une conférence intergouvernementale
rapide, qui s'achève avant fin 2007. L'espoir est qu'un traité
puisse entrer en vigueur d'ici aux élections européennes de
2009.

"Indécente" hostilité

Les déclarations de Jaroslaw Kaczynski mardi, qui a estimé que
sans les victimes du nazisme la Pologne aurait un poids beaucoup
plus important dans l'UE, ont été critiquées de toutes parts. Le
Premier ministre luxembourgeois Jean-Claude Juncker a qualifié
d'"indécente" l'hostilité de la Pologne envers l'Allemagne, au
cours d'une réunion jeudi des dirigeants conservateurs du PPE,
selon un participant à la réunion.



En revanche, les Pays-Bas, cités parmi les pays à problème pour ce
sommet, semblaient plus conciliants. "Je suis très satisfait des
préparatifs de la présidence allemande", a indiqué le Premier
ministre Jan Peter Balkenende. "Nous espérons naturellement qu'on
parvienne à un résultat".



afp/boi/sun

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Chypre et Malte quasi dans la zone euro

Les chefs d'Etat et de gouvernement européens ont donné leur accord jeudi pour que Chypre et Malte adoptent l'euro le 1er janvier 2008, a annoncé la présidence allemande de l'UE.

"Le conseil (des chefs d'Etat et de gouvernement) a examiné les propositions de permettre à Chypre et Malte d'adopter l'euro comme monnaie à partir du 1er janvier 2008" et constaté que ces deux pays "remplissent tous les critères de convergence", a indiqué l'Allemagne, présidente de l'UE.

Les 27 appellent donc les ministres des Finances à "adopter ces propositions lors de leur réunion le 10 juillet".

Les grands argentiers doivent désormais fixer les taux de change définitifs de la livre chypriote et de la lire maltaise vis-à-vis de l'euro.

Il doivent aussi signer formellement l'adhésion des deux pays au cours de leur prochaine réunion le 10 juillet.

Chypre et Malte deviendront donc les 14e et 15e pays à utiliser la monnaie unique européenne.

Ce sera le troisième élargissement de la zone euro depuis son lancement en 1999 par 11 pays (les billets et pièces sont apparus le 1er janvier 2002).

La Grèce a adopté la monnaie unique en 2002, puis la Slovénie le 1er janvier dernier.

Les élargissements futurs de la zone euro sont incertains: après la Slovaquie qui semble bien partie pour 2009, il faudra attendre plusieurs années. La Pologne et la République tchèque ont évoqué 2012, la Hongrie entre 2011 et 2013.