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Nucléaire: l'Iran continue à défier l'ONU

Washington a déployé 9 navires de guerre dans le Golfe
Washington a déployé 9 navires de guerre dans le Golfe
L'Iran continue d'ignorer les demandes de l'ONU d'arrêter l'enrichissement d'uranium, a constaté mercredi l'AIEA. Téhéran aurait même intensifié ses activités nucléaires. Les Etats-Unis ont réagi avec irritation à ce rapport.

Le non-respect par l'Iran du nouveau délai de 60 jours accordé
par le Conseil de sécurité après l'adoption le 24 mars d'un nouveau
train de sanctions contre Téhéran expose la République islamique à
des sanctions plus dures.



«L'Iran n'a pas suspendu ses activités liées à l'enrichissement de
l'uranium. L'Iran a continué à faire fonctionner son usine pilote
d'enrichissement et à construire une usine d'enrichissement»,
affirme l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) dans
son rapport.

Inquiétudes

«Il a commencé à injecter dans ses cascades (de centrifugeuses)
de l'UF6 (hexafluorure d'uranium, ou gaz d'uranium). L'Iran a
également poursuivi ses projets liés à l'eau lourde.» L'AIEA
souligne toutefois que la quantité d'UF6 injectée dans ces cascades
est bien inférieure aux 80 à 90% nécessaires pour fabriquer une
arme atomique.



Les inquiétudes quant aux intentions réelles de l'Iran demeurent
vives, ce pays multipliant les obstacles aux missions de
surveillance de l'AIEA, estime l'Agence. «Comme l'Agence n'a pas
reçu depuis plus d'un an des informations que l'Iran avait
l'habitude de fournir (...) son niveau de connaissance de certains
aspects des activités nucléaires de l'Iran a baissé», selon le
rapport.

L'Iran dément

Les puissances occidentales soupçonnent l'Iran de vouloir
fabriquer des armes atomiques, ce que Téhéran dément. «Même s'ils
ne produisent pas pour l'heure des quantités industrielles
d'uranium enrichi, il est évident que leur programme progresse», a
déclaré un responsable.



L'Iran a démenti mercredi soir mettre des obstacles aux
inspections de l'AIEA.

Stratégie dépassée

Dans des entretiens accordés à plusieurs journaux, le directeur
de l'AIEA, Mohamed ElBaradeï, a estimé que la stratégie des
Occidentaux était dépassée. Selon lui, vouloir contraindre l'Iran à
suspendre l'enrichissement d'uranium n'est plus d'actualité
puisqu'il maîtrise le processus et s'apprête à le faire passer dans
une phase industrielle.



Pour le directeur général de l'AIEA, il serait plus opportun de
négocier avec Téhéran l'ampleur de son programme, de sorte de le
maintenir sous la «phase industrielle» - phase qui facilite l'accès
à la bombe atomique.



agences/ant

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Irritation à Washington

A la Maison Blanche, un porte-parole a qualifié le dernier rapport de l'Agence internationale de l'énergie atomique de «liste de preuves de l'entêtement de l'Iran face à la communauté internationale», ajoutant qu'il «démontrait que les dirigeants de l'Iran ne font qu'aggraver l'isolement du peuple iranien».

Quant au sous-secrétaire d'Etat américain Nicholas Burns, il a déclaré: «Nous n'allons pas accepter un enrichissement limité ni accepter que 1300 centrifugeuses continuent à tourner dans leur usine de Natanz.»

«Les Etats-Unis vont consulter leurs partenaires sur les prochaines étapes, mais le temps est venu à présent pour l'Iran d'obéir au Conseil de sécurité des Nations unies, de coopérer avec l'AIEA et, plus important encore, de suspendre ses activités liées à l'enrichissement de l'uranium», a déclaré un porte-parole de la Maison Blanche

Neuf bateaux US aux portes de l'Iran

Neuf bâtiments de guerre de la marine américaine, dont 2 porte-avions, sont entrés mercredi dans les eaux du Golfe, au large des côtes iraniennes. Ce déploiement est sans précédent depuis le début de la guerre en Irak en mars 03.

Les neuf bateaux ont franchi de nuit le détroit d'Hormuz, l'une des voies les plus stratégiques du commerce maritime mondial. Selon des officiers de la marine, les autorités iraniennes n'ont pas été notifiées de ces mouvements.

D'après l'amiral K.Quinn,l'objectif est de procéder à des exercices militaires afin de montrer que les USA portent de l'intérêt à la sécurité de la région.