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Subprime: G.W.Bush présente un plan d'aide

Bush a présenté son plan aux côtés du secrétaire au Trésor Paulson
Bush a présenté son plan aux côtés du secrétaire au Trésor Paulson
George W.Bush a dévoilé jeudi un plan d'aide aux propriétaires endettés prévoyant notamment un gel des taux de leur emprunt immobilier "subprime" pendant cinq ans, et qui pourrait concerner près de 1,2 million de ménages.

Les emprunteurs satisfaisant aux critères pourront "geler leur
taux d'emprunt pendant cinq ans", a affirmé le président américain,
en soulignant que "jusqu'à 1,2 million de propriétaires américains
pourraient prétendre à cette assistance".

Ce plan d'aide, très attendu, concerne les emprunts immobiliers
"subprime", ces prêts à taux variables consentis à des ménages à la
situation financière fragile, et qui vont subir dans les prochains
mois leur premier ajustement de taux, souvent en forte hausse.

Eviter les saisies

Sa mise en place devrait permettre d'éviter des procédures de
saisies qui "auraient des conséquences négatives pour l'économie",
a ajouté George W.Bush, en soulignant que "les prêteurs et les
investisseurs feraient face à des pertes énormes, donc ils ont un
intérêt à soutenir le conseil aux emprunteurs et à travailler avec
eux pour empêcher les saisies".



Parmi les autres solutions proposées, les emprunteurs en
difficulté pourront bénéficier de facilités de refinancement,
a-t-il ajouté. Ce plan ne vise pas tous les ménages, mais
uniquement ceux "qui seront incapables de payer leurs remboursement
de prêt subprime une fois que les taux auront été ajustés à la
hausse, mais qui pouvaient au moins faire face au taux initial", a
ajouté le président américain. Il exclut donc les ménages pouvant
faire face au refinancement, ceux qui n'auraient de toute façon pas
pu rembourser leur prêt même à taux bas, ainsi que les
investisseurs.



George W.Bush a insisté sur le fait qu'il ne s'agissait pas
d'interventionnisme déplacé. "Nous n'avons pas à voler au secours
des prêteurs, des spéculateurs immobiliers, ou de ceux qui ont pris
la décision inconsidérée d'acheter une maison alors qu'ils savaient
qu'ils ne pouvaient pas se le permettre", a-t-il souligné.

Scepticisme et prudence

Mercredi déjà, la candidate démocrate à la présidentielle
Hillary Clinton avait déploré que le gel concerne "un groupe très
limité d'emprunteurs". "C'est dommage parce que la crise exige une
approche plus adaptée à la taille du problème", a-t-elle ajouté, en
proposant pas exemple que les propriétaires puissent rester 90
jours dans leur logement s'il était saisi.



Les analystes ont réagi à ces projets avec prudence. "La
Maison-Blanche comme Hillary Clinton ont du mal à définir qui
serait bénéficiaire et le risque est que certains arrêtent de
rembourser leur prêt pour remplir les critères. Aucun plan ne
résout le problème, mais le gel des taux est sensé, parce que les
gens continueront de payer tout en réglant leurs problèmes", a
estimé Andrew Busch de BMO Capital Markets.



afp/hof

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Effet domino?

Les prêts "subprime" ont été massivement consentis en 2005 et 2006, souvent avec des taux alléchants les deux premières années avant une brusque remontée ensuite. Plus de 2 millions de crédits devraient subir un tel ajustement de taux dans les deux années à venir.

Une étude publiée jeudi a rappelé l'ampleur du problème: les procédures de saisie immobilière ont atteint un niveau historiquement élevé au troisième trimestre, selon l'association bancaire MBA.

Et le pire est peut-être à venir. Un effet domino sur le reste de l'économie américaine est notamment craint. "Ce trimestre est le premier à souffrir à la fois de la crise des marchés financiers, de la baisse des prix immobiliers, de la faiblesse persistante de l'économie dans certaines régions et des ajustements de taux sur les prêts", a souligné Doug Duncan, le chef économiste de la MBA.

Bush écrit à Kim Jong-Il, une première

Outre la question de la crise des crédits hypothécaires, le président américain était aussi en première ligne jeudi sur les questions de politique extérieure.

George W.Bush a en effet écrit au numéro un nord-coréen Kim Jong-Il et aux dirigeants des quatre autres pays impliqués dans la dénucléarisation de la Corée du Nord, et a appelé Pyongyang à respecter ses engagements, a indiqué la Maison Blanche jeudi.

Ce pourrait être le premier contact direct reconnu par la Maison Blanche entre George W.Bush et le dirigeant d'un pays que le président américain a classé parmi les tenants d'un "axe du mal".