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La dette européenne sera remboursée à long terme, selon Thierry Breton

Thierry Breton, commissaire européen au Marché intérieur (vidéo)
Thierry Breton, commissaire européen au Marché intérieur (vidéo) / L'invité-e de La Matinale (en vidéo) / 11 min. / le 4 juin 2020
La dette de 750 milliards d'euros pour financer la relance de l'Union européenne est un montant considérable. Mais elle sera remboursée sur une longue durée, explique Thierry Breton, le commissaire européen au Marché intérieur.

"Ce montant inédit se veut à la hauteur de la crise et des conséquences économiques", a souligné Thierry Breton jeudi dans La Matinale. "La Commission européenne s'endette très significativement, mais attention, avec des maturités extrêmement longues", précise le commissaire européen. La Commission propose de rembourser sur une trentaine d'années. Cela correspond très précisément à la nature tout à fait inédite de la crise, selon lui. Et la Commission sera la seule garante de cette dette, ce qui est tout à fait nouveau et historique.

Cet élément est précisément de nature à convaincre les pays dit "frugaux" (Pays-Bas, Autriche, Suède, Danemark): "Ils ne paieront pas. Il ne s'agit pas que les uns paient pour les autres. C'est très important. Ce qui est nouveau, c'est qu'on ne va pas faire rembourser cette dette par tel pays ou tel autre. C'est la Commission elle-même qui s'engage sur 30 ans et qui la remboursera sur la durée. C'est l'argument principal", déclare Thierry Breton.

Une reprise plutôt lente

S'agissant de la reprise économique, Thierry Breton ne la voit pas extraordinairement rapide, mais plutôt progressive. "Elle sera difficile à réaliser, car l'économie a été mise à l'arrêt et il faut la redémarrer. Il va falloir notamment restimuler la demande".

Malgré un certain chaos et une certaine désorganisation au niveau européen, au début de la crise sanitaire, Thierry Breton estime normal que les choses se soient faites de manière un peu désordonnée. Mais "l'Union européenne a montré beaucoup plus de coordination que la plupart des continents où la pandémie a frappé", insiste le commissaire européen.

La Suisse, partenaire privilégié

A propos de la Suisse, qui se prononcera en septembre sur le maintien de la libre circulation avec l'Union européenne, Thierry Breton la considère comme un partenaire privilégié au coeur du continent européen. "Rien ne changera et on y est très attaché." Selon lui, la crise ne réveille pas un intérêt légitime à un rétablissement des contrôles aux frontières. "C'est une crainte qui est très infondée."

Mais Thierry Breton souligne qu'"il faut accepter les règles de notre marché intérieur. Si on les accepte, on est bien entendu les bienvenus. Si on ne les accepte pas, on doit en tirer les conséquences, c'est normal."

Interview radio: David Berger

Adaptation web: Jean-Philippe Rutz 

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