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Paris: de violents incidents en banlieue

Une des voitures incendiées en banlieue parisienne
Une des voitures incendiées en banlieue parisienne
La mort de deux adolescents dans un accident a déclenché des heurts entre la police et des groupes de jeunes dimanche soir à Villiers-le-Bel et Sarcelles, en banlieue parisienne. Une vingtaine de personnes ont été blessées.

Une enquête a été ouverte (lire ci-contre).
Après l'accident, une rumeur s'est répandue sur la responsabilité
supposée de la patrouille de police. Plusieurs dizaines de jeunes
se sont ensuite rassemblés devant un commissariat, commençant à
saccager les lieux. Des policiers de toute la région sont venus en
renfort.



Le calme n'est revenu que vers 0h30. Des dégâts ont été constatés
à Villiers-le-Bel et dans les localités des alentours.

Gros dégâts

Le poste de police de Villiers-le-Bel a été incendié et celui
d'Arnouville a été saccagé. Une vingtaine de voitures, deux
magasins, deux garages, une station-service et des poubelles ont
été incendiés. Selon la préfecture, plusieurs commerces ont été
attaqués, notamment des pharmacies entre Villiers-le-Bel et
Sarcelles, et une bijouterie a été cambriolée. Une gare a aussi été
endommagée et fermée par précaution.



Le commissaire qui tentait de parlementer avec les assaillants a
été sérieusement agressé et blessé au visage et a dû être
hospitalisé. Des coups de feu ont également été tirés contre les
policiers. Au total, 21 policiers et pompiers ont été blessés. Sept
personnes ont été arrêtées.

Circonstances floues

Les circonstances du drame qui a vu la mort de deux adolescents
de 15 et 16 ans ne sont pas encore claires, a indiqué la
préfecture. La police a déclaré que sa voiture était "en patrouille
sur la circonscription de Sarcelles et roulait à vitesse
réglementaire, sans gyrophare".



Peu après 17h00, "en traversant le carrefour, elle a été heurtée
par une mini-moto sur l'aile gauche et les deux jeunes sont décédés
sur place". Les deux victimes, qui circulaient sur une
"mini-motocross", ne portaient pas de casques, selon plusieurs
témoignages.



Une enquête a été ouverte par l'Inspection générale de la police
nationale.



afp/boi

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Enquête ouverte

La police française a ouvert une enquête pour homicide involontaire et non-assistance à personne en danger après la mort des deux adolescents dimanche à Villiers-le-Bel.

Les autorités ont assuré que toute la lumière serait faite sur ces décès. Les investigations ont été confiées à l'Inspection générale de la police nationale (IGPN), la "police des polices", et à la sûreté départementale, a précisé lundi la procureure de la République de Pontoise.

La magistrate a insisté sur le fait qu'il s'agissait d'un "accident de la circulation" et qu'il n'y avait pas d'information judiciaire ouverte pour le moment.

Le spectre des émeutes de 2005

A l'automne 2005, la mort accidentelle dans une ville proche de Paris de deux adolescents d'origine immigrée poursuivis par la police avait déclenché trois semaines d'émeutes dans les banlieues défavorisées où vit une forte proportion d'habitants originaires du Maghreb et d'Afrique noire.

Les violences s'étaient propagées dans tout le pays, conduisant le gouvernement à instaurer l'état d'urgence. Plusieurs centaines de personnes avaient été blessées, plus de 10'000 véhicules et 300 bâtiments, dont des écoles, incendiés.

Une année après, de nouvelles violences avaient éclaté pour marquer le premier anniversaire de la mort des deux adolescents. Les heurts n'ont duré que quelques jours.

De violents affrontements avaient aussi eu lieu fin mars dernier à la gare du Nord à Paris. Les heurts, qui avaient duré plusieurs heures, avaient éclaté après l'interpellation mouvementée par des gendarmes d'un usager du métro circulant sans billet dans la gare du Nord, où de nombreux trains relient la capitale aux banlieues défavorisées.

Des groupes de jeunes avaient pris parti pour le voyageur, affronté la police et détruit des vitrines et des distributeurs automatiques. Neuf personnes ont avaient été blessées et 13 interpellées.