"L'attitude de Londres est une fuite en avant. Au lieu d'envoyer
une équipe technique pour examiner le problème, ils ont fait du
tapage médiatique, annoncé le gel des relations et parlé du Conseil
de sécurité", a déclaré Ali Larijani, secrétaire du Conseil suprême
de la sécurité nationale iranien. "Cela ne règle pas le problème.
Ils font une erreur de calcul", a-t-il ajouté.
"On a évoqué les préparatifs de la libération de la jeune
britannique mais à cause de cette attitude incorrecte, cette
libération a été suspendue et n'aura pas lieu", a encore déclaré
A.Larijani à la télévision d'Etat.
En parallèle, Ban Ki-moon tente une médiation dans cette crise. Le
secrétaire général de l'ONU a rencontré jeudi le ministre iranien
des Affaires étrangères et évoqué avec lui le cas des marins
capturés. La rencontre a eu lieu à Riyad en marge du sommet de la
Ligue arabe. Aucune précision sur la teneur des discussions n'a été
donnée.
Gel des relations
Mercredi, Londres avait annoncé le gel des relations avec
Téhéran jusqu'à ce que la crise soit résolue. Selon le Foreign
Office britannique, ce gel va entraîner notamment un arrêt des
visites officielles et de l'attribution de visas aux responsables
iraniens.
Tony Blair avait aussi souligné au parlement qu'il était temps
"d'augmenter la pression internationale et diplomatique" sur l'Iran
pour démontrer "l'isolement total" de Téhéran dans cette
affaire.
La capture des quinze soldats, qui opéraient dans le cadre d'un
mandat de l'ONU, "est absolument sans aucun fondement", a répété
Tony Blair. Londres va travailler avec ses partenaires de l'OTAN et
de l'ONU pour parvenir à une solution "raisonnable", a-t-il
ajouté.
Capturés vendredi dernier
Les huit marins et sept Royal marines ont été capturés vendredi
dernier alors qu'ils patrouillaient à bord de deux bateaux à
l'embouchure du fleuve Chatt al-Arab frontalier à l'Iran et l'Irak.
Mercredi, le ministère de la défense britannique s'est efforcé de
démontrer, cartes et données satellites à l'appui, que ses marins
avaient été capturés par Téhéran à 1,7 mille nautique (environ 3,15
km) à l'intérieur des eaux territoriales irakiennes.
L'Iran a immédiatement répliqué via son ambassade à Londres,
déclarant qu'ils "étaient entrés illégalement dans les eaux
territoriales iraniennes", établissant leur position à 0,5 km à
l'intérieur de la zone.
agences/boi/jab
La soldate britannique écrit une lettre
La militaire britannique Faye Turney affirme qu'il est temps que les troupes britanniques quittent l'Irak, dans une seconde lettre adressée au Parlement britannique et diffusée jeudi soir par la télévision iranienne. «Le temps n'est-il pas arrivé pour que nos forces quittent l'Irak et permettent aux Irakiens de décider de leur sort», questionne la soldate.
Elle demande aussi pourquoi les députés britanniques n'ont pas décidé «une enquête sur le gouvernement de Tony Blair» pour demander pourquoi, «malgré la promesse de ne pas répéter ce genre d'incidents (violation des eaux iraniennes), cela s'est produit».
La ministre britannique des Affaires étrangères Margaret Beckett a condamné jeudi soir l'utilisation faite par l'Iran de la femme marin Faye Turney, qualifiant cette propagande de "scandaleuse et cruelle".
La secrétaire au Foreign Office a fait état de "graves préoccupations quant aux circonstances dans lesquelles (cette lettre) a été préparée et diffusée". "Cette tentative flagrante d'utilisation du marin de 1e classe Turney à des fins de propagande est scandaleuse et cruelle", a-t-elle ajouté.