"Nous sommes réunis ici aujourd'hui pour célébrer le passage du
projet d'enrichissement d'uranium à un stade industriel", a annoncé
le président de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique,
Gholam-Reza Aghazadeh, depuis l'usine d'enrichissement de Natanz,
dans le centre de l'Iran.
Aghazadeh a aussi annoncé "le début de la production en masse de
centrifugeuses" pour l'enrichissement d'uranium. Lui succédant, le
président Mahmoud Ahmadinejad a répété que l'Iran ne permettrait
pas aux grandes puissances de freiner son programme nucléaire.
Défi à la communauté internationale
"Notre nation défendra ses droits jusqu'au bout", a dit
Ahmadinejad. "Notre chemin vers le développement est irréversible",
a-t-il insisté. "La grande nation qui a été un pionnier des
sciences dans les siècles passés n'autorisera pas certaines grandes
puissances brutales à mettre des obstacles à son progrès grâce à
leur influence dans la communauté internationale", a-t-il
averti.
Ces annonces constituent un véritable défi à la communauté
internationale, le Conseil de sécurité des Nations unies ayant
exigé dans maintenant trois résolutions que l'Iran suspende ses
activités d'enrichissement d'uranium.
Ce premier anniversaire de la journée du nucléaire iranien marque
la date où l'Iran avait réussi à enrichir de l'uranium à un niveau
de 3,5%, suffisant pour produire du combustible nucléaire.
afp/ant
Réactions inquiètes
Washington et Londres ont immédiatement réagi en réaffirmant que l'Iran devait se plier aux résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU lui imposant de suspendre ses activités nucléaires sensibles. La Maison Blanche s'est dite "très inquiète" de cette annonce.
3000 centrifugeuses
L'objectif déclaré de l'Iran est d'installer dans un premier temps environ 3000 centrifugeuses, d'ici mai 2007, pour l'enrichissement d'uranium dans les immenses halls souterrains de l'usine de Natanz.
A la mi-février, Téhéran avait annoncé à l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) y avoir installé à Natanz deux premières cascades, ou assemblages, de 164 centrifugeuses chacune, et achever l'installation de deux autres, sans les mettre en route pour autant.
La question du nombre est cruciale car une installation de 3000 centrifugeuses permet théoriquement d'obtenir, dans un délai de six à douze mois, une quantité suffisante d'uranium hautement enrichi pour une bombe nucléaire.