Héritage direct des conflits, les mines continuent de faire des
dégâts plusieurs années, voire plusieurs décennies après la fin des
hostilités. Elles nuisent ainsi à la réconciliation. En bloquant
l'accès aux terres et aux infrastructures, les mines font également
obstacle à la reconstruction et restreignent l'accès aux services
de base pour les populations.
Selon l'Observatoire des mines, 78 pays ont subi les effets des
mines antipersonnel en 2006. Les Etats les plus pauvres sont les
plus touchés. L'Afghanistan, le Soudan, l'Angola, l'Irak et le
Cambodge reçoivent la plus grande partie des fonds consacrés à la
lutte contre les mines.
Utilisation interdite
En vigueur depuis le 1er mars 1999, la Convention d'Ottawa
interdit l'utilisation, la production, le stockage et le transfert
de mines antipersonnel. Le traité appelle en outre à financer le
déminage et l'aide aux victimes. Les Etats signataires doivent
également détruire leurs stocks.
Aujourd'hui, 154 Etats ont signé le traité, ce qui représente
trois-quart des pays du monde. La Birmanie, la Chine, les
Etats-Unis, l'Inde, le Pakistan et la Russie figurent notamment
parmi les mauvais élèves.
Les efforts de la Convention d'Ottawa semblent avoir déjà produit
des effets positifs. Selon les Nations-Unies, le nombre des
victimes de mines a baissé depuis dix ans, lorsqu'on déplorait
encore 26'000 accidentés par année.
Pierre-Olivier Volet / tsrinfo
1996: 26'000 victimes annuelles des mines
1997: La Convention d'Ottawa est ouverte à ratification
1999: Entrée en vigueur de la Convention d'Ottawa
2007: 15'000 à 20'000 victimes annuelles des mines; 13 pays se réservent le droit de produire des mines
L'ombre des armes à sous-munitions
Les armes à sous-munitions sont des obus contenant plusieurs petites bombes de la taille d'une canette de boisson. Apparues lors de la 2e Guerre mondiale, elles sont engagées contre les chars et l'infanterie. Or, selon une étude de Handicap international, 98% des victimes de sous-munitions sont des civils. Beaucoup de ces petites bombes n'explosent pas à l'impact. Elles constituent alors une danger durable pour les populations, à l'instar des mines terrestres. Aujourd'hui, les armes à sous-munitions représentent un nouveau défi pour les organisations de lutte contre les mines.