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Le Pen défie Sarkozy dans une banlieue

Jean-Marie Le Pen tout sourire à Argenteuil
Jean-Marie Le Pen tout sourire à Argenteuil
Jean-Marie Le Pen s'est rendu vendredi à Argenteuil, en banlieue parisienne. Dans ce quartier réputé sensible, Nicolas Sarkozy s'en était pris à la «racaille» avant les violences urbaines de l'automne 2005.

«Je veux prouver que pour la France nationale il n'y a pas de
zones de non droit», a déclaré le candidat d'extrême droite à la
présidentielle française en arrivant sur place. Il s'est adressé
aux personnes présentes, au nombre de quelques dizaines, surprises
par son arrivée.



«Je tiens à vous remercier tous de m'avoir permis de m'exprimer,
là où même pas notre ministre de l'Intérieur n'ose se rendre»,
a-t-il dit, une allusion directe à Nicolas Sarkozy qui a reporté à
plusieurs reprises une nouvelle visite promise dans cette
banlieue.

«Parqués» dans des ghettos

Jean-Marie Le Pen s'est rendu sur la «dalle» d'Argenteuil, une
esplanade où Nicolas Sarkozy avait été hué lors de sa visite
mouvementée en octobre 2005, et où il avait qualifié certains
jeunes délinquants de «racailles», un terme qui lui a valu
l'hostilité de nombreux jeunes des banlieues.



«Si certains veulent vous "karchériser" pour vous exclure, nous
voulons vous aider à sortir de ces ghettos de banlieue où les
politiciens français vous ont parqués», a encore lancé Jean-Marie
Le Pen. Il faisait référence à d'autres déclarations controversées
de Nicolas Sarkozy qui a déclaré vouloir nettoyer certaines
banlieues au «Karcher» pour lutter contre la délinquance.

Préférence nationale

Jean-Marie Le Pen a justifié le thème central du Front national
sur la «préférence nationale» par la nécessité de ne pas «laisser
de manière anarchique pourrir les situations les plus
délicates».



«Vous devez contribuer au redressement de la République française
par le travail», a dit Jean-Marie Pen, qui a assuré qu'il
«n'oublierait pas» les problèmes des habitants des banlieues s'il
était élu.

L'ennemi de l'intérieur

L'ancien ministre délégué chargé de la Promotion de l'égalité
des chances Azouz Begag, qui a démissionné jeudi du gouvernement,
s'en prend lui aussi à Nicolas Sarkozy. Dans un ouvrage intitulé
«Un mouton dans la baignoire», à paraître la semaine prochaine et
dont l'hebdomadaire Marianne a publié des extraits, Azouz Begag
évoque le candidat UMP à la présidentielle comme son «ennemi de
l'Intérieur».



Il décrit ses relations houleuses avec l'ex-ministre de
l'Intérieur à partir des émeutes qui ont agité les banlieues
françaises à l'automne 2005. Pour avoir contesté l'emploi du mot
«racaille» et «la sémantique guerrière» de Nicolas Sarkozy, Azouz
Begag, d'origine algérienne, affirme avoir été pris à partie par
les sarkozystes qui réclament sa démission pour «absence de loyauté
gouvernementale».



agences/tac

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Le Pen progresse dans les sondages

Les écarts semblent se resserrer entre les favoris à l'élection présidentielle française, selon un nouveau sondage. Nicolas Sarkozy cède deux points à 28% des intentions de vote, Ségolène Royal en perd 3,5 à 23,5% tandis que François Bayrou progresse de deux points à 20%.

Réalisée pour RTL, LCI et Le Figaro, l'enquête d'opinion TNS Sofres publiée vendredi soir enregistre également une progression de Jean-Marie Le Pen, qui est crédité de 13% des intentions de vote au premier tour de l'élection présidentielle (+1).

L'érosion des deux candidats de tête profite aussi aux «petits candidats». A gauche, Olivier Besancenot, Marie-George Buffet et Arlette Laguiller sont tous en hausse, même si aucun ne franchit la barre des 5%.

Le candidat de la LCR est donné à 4% (+0,5%); la candidate communiste suit à 3% d'intentions de vote (+0,5%); la candidate de Lutte ouvrière multiplie son score par quatre à 2%.

A droite, le représentant des chasseurs Frédéric Nihous est crédité de 1,5% (+0,5), exactement comme Philippe de Villiers (MPF).

Seule Dominique Voynet, avec un score inchangé de 1%, ne profite pas du recul des deux candidats de tête.

Le sondage a été réalisé par téléphone les 4 et 5 avril auprès d'un échantillon national de 1000 personnes, représentatif de l'ensemble de la population française âgée de 18 ans et plus.