Le week-end dernier, prolongé dans le pays, les Grecs ont pris d'assaut les ferrys pour se rendre sur les îles. La télévision grecque a aussi multiplié les reportages montrant les plages à nouveau remplies d'estivants prenant du bon temps.
Et le ministre du Tourisme Haris Théoharis se félicite de la prochaine ouverture des frontières au tourisme, l'industrie numéro un du pays qui génère plus de 20% du PIB. Dès le 15 juin, les frontières vont rouvrir et dès le 1er juillet, tous les aéroports du pays seront ouverts.
Une politique "injuste" pour les réfugiés
Mais dans le même temps et plus discrètement, le gouvernement a fait savoir que, pour la troisième fois consécutive, le confinement des camps des demandeurs d'asile sera prolongé de deux semaines, soit jusqu'au 21 juin.
A l'ONG Arsis, où l'on s'occupe du logement et de l'éducation des migrants, c'est la consternation. Vassilis Papastergiou parle d'une politique de deux poids, deux mesures: "Ce prolongement du confinement est injuste. Il n'est pas logique d'accueillir sans contrôles des visiteurs qui peuvent être porteurs du virus, alors que les migrants, eux, sont contrôlés dans les camp."
Aucune contamination en Grèce ne s'est faite via les réfugiés jusqu'à présent. Pourtant, la politique du confinement renforcé des demandeurs d'asile est maintenue. D'où la demande de Philippe Leclerc, représentant de l'UNHCR en Grèce, d'appliquer en matière de prévention du coronavirus la même politique aux uns et aux autres. Pour l'instant, il n'a pas été entendu.
Angélique Kourounis/boi