«Dadullah et son frère ont été tués lors d'une opération dans la
province d'Helmand», a indiqué le service de presse du ministère de
l'Intérieur. Le commandant rebelle a été tué dans le district de
Girishk, dans la province méridionale d'Helmand, l'une des plus
conflictuelles d'Afghanistan où les talibans sont très actifs,
selon la même source.
Les autorités de la province méridionale de Kandahar (sud), où le
corps a été transféré, ont autorisé une trentaine de journalistes,
dont celui de l'AFP, à voir la dépouille présumée. Elle présentait
des similarités physiques avec le chef rebelle, et notamment
l'amputation d'une jambe. Le cadavre portait également des impacts
de balles à la tête et à la poitrine.
Pas de détail
«Après l'opération militaire, nous avons récupéré son corps
parmi d'autres cadavres. Son aspect et ses signes distinctifs
correspondaient à ceux du mollah Dadullah», a assuré le gouverneur
de Kandahar, Assadullah Khalid.
Selon lui, l'opération a eu lieu samedi soir avec l'intervention
de la Force internationale d'assistance à la sécurité (ISAF) de
l'OTAN. L'ISAF s'est réfusée à tout commentaire.
Aucun détail sur les circonstances de sa mort n'a été divulgué
alors qu'un porte-parole des talibans a démenti cette information.
«C'est uniquement de la propagande», a affirmé Zabihullah
Mujahid.
Combattant réputé originaire de la province d'Oruzgan (sud),
Dadullah était considéré comme le chef des opérations militaires
des talibans pour le sud de l'Afghanistan.
Au moins 63 tués sur le terrain
L'ISAF a lancé début mars une vaste opération baptisée Achille
dans la province d'Helmand. Elle implique quelque 5500 soldats
essentiellement britanniques, canadiens, néerlandais et américains
dont 1000 de l'armée afghane. Des affrontements ont eu lieu au
cours du week-end dans l'est et l'ouest du pays.
Environ 55 talibans ont été tués samedi et dimanche par les forces
gouvernementales et les troupes de la coalition internationale dans
la province de Paktika, proche de la frontière pakistanaise, selon
son gouverneur. Et huit policiers ont péri dimanche dans une
embuscade tendue par les talibans dans la province de Nimroz, le
long de la frontière avec l'Iran.
agences/hof/tac
Proche présumé du mollah Omar
Dadullah est considéré comme le plus important commandant taliban tué depuis la chute du régime fondamentaliste à la fin 2001. «Il s'agit du plus haut commandant taliban jamlais éliminé», s'est félicité le porte-parole des services de renseignement afghans.
Le chef rebelle unijambiste, réputé pour sa brutalité, affirmait avoir plusieurs centaines d'hommes sous son commandement. Il était également considéré comme un proche du mollah Omar, le chef en fuite des talibans pourchassé par les forces spéciales américaines.
Le mollah Dadullah avait été mêlé à la mort d'otages afghans dont ceux exécutés après l'enlèvement du journaliste italo-suisse, Daniele Mastrogiacomo, libéré le 19 mars contre l'élargissement de cinq rebelles talibans. L'interprète et le chauffeur du reporter italien avaient été assassinés par les talibans.
Les autorités afghanes accusent Dadullah d'avoir personnellement donné l'ordre par téléphone satellite en 2003 d'exécuter un délégué suisse du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) qui avait été enlevé dans le sud de l'Afghanistan.
Le chef des insurgés avait fait également parler de lui en 2006 lors de l'affaire des caricatures du prophète Mahomet, en promettant 100 kilos d'or à quiconque assassinerait les caricaturistes.