La Corée du Nord va rompre ses communications politiques et militaires avec la Corée du Sud, a annoncé l'agence d'Etat nord-coréenne KCNA, ce que des experts entrevoient comme une tentative de Pyongyang de créer une crise de toutes pièces. Cette interruption était programmée pour 12h heure locale mardi.
Depuis la semaine dernière, le pays communiste a proféré des reproches envers son voisin du sud au sujet de l'envoi sur son territoire de prospectus anti-Pyongyang par des militants. Les autorités nord-coréennes ont organisé des rassemblements populaires de grande ampleur à travers le pays à l'appui de leurs menaces.
Une impasse diplomatique
Cette affaire intervient au moment où les relations entre les deux voisins se trouvent dans l'impasse malgré trois sommets en 2018 entre le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un et le président sud-coréen Moon Jae-in.
Selon des analystes, Pyongyang n'a entrepris aucune démarche substantielle vers l'abandon de ses programmes d'armement qui lui valent d'être visé par de nombreuses sanctions prises au fil des ans par le Conseil de sécurité des Nations unies. Et le pays reclus tourne de plus en plus son ire vers Séoul, effectuant ces dernier mois des essais militaires et se livrant à des provocations comme lorsqu'il a pris pour cible en mai un poste de surveillance du Sud dans la Zone démilitarisée (DMZ) qui sert de frontière entre les deux Corées.
La montée en puissance de Kim Yo Jong
L'arrêt des communications entre les deux pays a été décidé par Kim Yo Jong, influente soeur de Kim Jong-un, et par le vice-président du Parti des Travailleurs au pouvoir Kim Yong Chol, selon l'agence de presse KCNA.
Une initiative qui a pour objectif de démontrer l'autorité croissante de la jeune femme sur les affaires du gouvernement. Elle a menacé la semaine dernière de rendre caduc l'accord militaire entre les deux pays à moins que Séoul n'empêche les militants d'envoyer les prospectus anti-Pyongyang.
afp/lbw