La cérémonie, en forme d'hommage national, a débuté peu après 18h00, heure suisse, dans la métropole texane où George Floyd a vécu la majeure partie de sa vie.. Elle s'est tenue dans l'intimité de la famille, mais a réuni tout de même 500 invités en présence de médias du monde entier.
"C'est l'heure de célébrer sa vie", a lancé la pasteure Mia Wright dans l'église bondée Fountain of Praise en ouvrant la cérémonie funèbre. "Nous allons peut-être pleurer, faire notre deuil, mais nous allons trouver du réconfort et de l'espoir".
Les proches de George Floyd se sont étreints devant son cercueil ouvert, tandis qu'un groupe de gospel entamait des chants enlevés. Le silence s'était en revanche imposé à l'arrivée du cercueil, pour lequel des policiers ont formé une haie d'honneur.
Un dernier hommage public lui avait été rendu lundi dans la ville texane. Plus de 6000 personnes s'étaient réunies devant l'église Fountain of Praise pour lui dire adieu.
Hommage simultané à Genève
Après Neuchâtel, Berne, Bâle, Bienne et Lausanne ce week-end, une manifestation contre les violences et le racisme anti-noirs, a réuni également dès 18h00 plus de 10'000 personnes au moins au Parc des Bastions, à Genève.
"Le silence tue", "Je suis noire, j'existe" ou encore "pas de justice, pas de paix" pouvait-on lire sur les pancartes brandies par les participants, surtout des jeunes, rassemblés à l'appel de Black Lives Matter Suisse romande, créé à la suite de l'homicide de George Floyd le 25 mai, à Minneapolis. Ce collectif dénonce le racisme en Suisse, où les violences policières sont aussi une réalité.
Le rassemblement avait une tonalité particulière dans la Genève internationale, ville qui abrite l'une des plus importantes communautés noires de Suisse.
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Vague de colère et de manifestations
La mort de George Floyd a déclenché une vague de colère et de manifestations comme les Etats-Unis n'en avaient plus connu depuis les années 1960 et le mouvement pour les droits civiques.
Lundi toutefois, la contestation a laissé la place au recueillement pour une cérémonie d'hommage à Houston, qui a réuni plus de 6000 personnes devant l'église Fountain of Praise. "Je vous remercie tous d'être venus voir mon frère", a lancé en sanglots Philonise Floyd à l'adresse de la foule. "Cela fait très mal d'être ici, c'est dur et douloureux."
Une caution d'un million de dollars
Lundi à Minneapolis, le policier devenu à travers le monde le visage des brutalités policières depuis la diffusion d'une vidéo le montrant appuyer pendant près de neuf minutes son genou sur le cou de George Floyd est apparu dans une tenue orange de prisonnier pour une audience de procédure organisée par vidéo depuis la prison de haute sécurité dans laquelle il est détenu.
Lors de cette première comparution, deux semaines après la mort de George Floyd, la juge Jeannice Reding a fixé à un million de dollars le montant de la caution libératoire de l'ancien agent de 44 ans, assortie de certaines conditions. La date de la prochaine audience a été fixée au 29 juin.
Le policier avait été dans un premier temps inculpé d'homicide involontaire, mais les faits ont été requalifiés en meurtre non prémédité, un chef passible de 40 années de réclusion. Trois de ses anciens collègues impliqués dans l'arrestation fatale ont eux été inculpés de complicité de meurtre.
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afp/boi
L'enjeu politique du meurtre
Au-delà du drame humain et de la mobilisation sociétale, la mort de George Floyd représente aussi un enjeu politique. Beaucoup d'opposants à Donald Trump espèrent que son meurtre sera un tremplin pour Jo Biden, son opposant démocrate à la présidentielle américaine du 4 novembre prochain. L’indignation, la colère et les revendications de justice sociale ont regonflé le souffle du progressisme aux Etats-Unis.
>> Interviews de la politologue Célia Belin et de l'ancien ambassadeur de France aux Etats-Unis Gérard Araud dans Forum:
Pétition contre la statue du "bienfaiteur" de Neuchâtel
En réaction à ce drame, des statues de personnalités esclavagistes sont déboulonnées à travers l'Europe - notamment à Anvers ou à Bristol.
Et à Neuchâtel, dans le prolongement de la manifestation qui s'est tenue samedi contre le racisme, une pétition a été lancée lundi par un "Collectif pour la mémoire". Elle demande d'enlever la statue de David de Pury, considéré comme le "bienfaiteur" de Neuchâtel.
Car ce personnage est aujourd'hui très controversé. L'important héritage qu'il a laissé à sa mort en 1786 a littéralement transformé la ville de Neuchâtel. Avec l'équivalent de 600 millions de francs d'aujourd'hui, les autorités ont notamment fait construire un somptueux Hôtel de Ville, un hôpital et des écoles.
Mais ce bienfaiteur, dont la statue est érigée à la Place Pury depuis 1855 a amassé son l'immense fortune grâce à la traite négrière.
>> Les explications de Deborah Sohlbank dans Forum: