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L'OMS estime que la pandémie s'aggrave dans le monde - Le suivi de la situation

Les mesures anti-Covid-19 ont été allégées à Moscou mardi [Reuters - Evgenia Novozhenina]
Les mesures anti-Covid-19 ont été allégées à Moscou mardi - [Reuters - Evgenia Novozhenina]
Le patron de l'OMS Tedros Adhanom Ghebreyesus a estimé lundi que la situation s'aggravait dans le monde, sauf en Europe, et a mis en garde contre tout laisser-aller. En Russie, Moscou a commencé son déconfinement malgré un nombre de cas toujours important.

La pandémie du nouveau coronavirus a fait plus de 407'900 morts dans le monde depuis son apparition en décembre en Chine, selon un bilan établi par l'AFP à partir de sources officielles mardi soir.

Plus de 7'169'500 cas d'infection ont été officiellement diagnostiqués dans 196 pays et territoires depuis le début de l'épidémie.

Les Etats-Unis, qui ont recensé leur premier décès lié au coronavirus début février, sont le pays le plus touché tant en nombre de morts que de cas, avec 111'375 décès pour 1'968'221 cas.

Après les Etats-Unis, les pays les plus touchés sont le Royaume-Uni avec 40'883 morts pour 289'140 cas, le Brésil avec 37'134 morts (707'412 cas), l'Italie avec 34'043 morts (235'561 cas), et la France avec 29'296 morts (191'394 cas).

"Bien que la situation en Europe s'améliore, dans le monde elle s'aggrave", a déclaré Tedros Adhanom Ghebreyesus lors d'une conférence de presse virtuelle à Genève lundi soir.

La crise engendrée par la pandémie est la plus vaste par le nombre de pays qui vont se retrouver en récession depuis la Grande Dépression des années 1870, a souligné lundi la Banque mondiale. L'économie planétaire devrait se contracter de 5,2% cette année, du jamais vu depuis la Seconde Guerre mondiale. De 70 à 100 millions de personnes pourraient basculer dans l'extrême pauvreté.

RUSSIE - Moscou se déconfine, retour des embouteillages

La Russie a franchi le cap des 6000 morts liés au Covid-19 (+171), tandis que le confinement pour endiguer l'épidémie a été levé à Moscou, malgré des milliers de nouvelles contaminations dans le pays. Selon les chiffres officiels, le nombre total de cas de Covid-19 a atteint désormais 485'253. Le pays reste à la troisième place mondiale en nombre de contaminations.

La capitale Moscou demeure l'épicentre de l'épidémie avec presque la moitié du nombre de morts, même si les contaminations détectées quotidiennement y ont chuté, passant de quelque 6000 début mai à 1572 mardi. Le port du masque dans la rue, et du masque et des gants dans les lieux fermés et les transports restent toutefois obligatoire dans la mégapole de 12 millions d'habitants. Mardi, sous un soleil radieux et des températures estivales, les embouteillages étaient de retour pour la première fois depuis fin mars.

ROYAUME-UNI - Le nombre exact de décès fait débat

Le Royaume-Uni a dénombré lundi 55 morts supplémentaires de personnes testées positives au SRAS-CoV-2, le plus faible bilan depuis le 22 mars. Avec 40'597 morts, le pays reste cependant le deuxième le plus endeuillé au monde par la pandémie, derrière les Etats-Unis.

Selon des chiffres publiés par le Bureau national du statistiques (ONS), cependant, le bilan pourrait être en réalité plus lourd. Près de 50'000 personnes étaient mortes fin mai au Royaume-Uni avec pour cause suspectée ou avérée le Covid-19, a en effet indiqué mardi cette instance.

Enfin, selon les déclarations d'un expert de l'Office national des statistiques mardi, le Royaume-Uni a enregistre une surmortalité de quelque 64'000 personnes depuis le début, cette année, de l'épidémie de Covid-19. Selon les épidémiologistes, la surmortalité - les décès de toutes origines qui dépassent la moyenne quinquennale pour la période de l'année - est le meilleur moyen d'évaluer le nombre de décès dus à une épidémie, car elle est comparable au niveau international.

ALLEMAGNE - Pas de touristes hors UE avant fin août

Le gouvernement allemand veut prolonger jusqu'au 31 août l'avertissement aux voyageurs sur les voyages touristiques pour plus de 160 pays hors de l'Union européenne, affirment plusieurs médias allemands mardi.

Le gouvernement doit officialiser sa position mercredi lors du conseil des ministres, avance l'agence de presse allemande DPA ainsi que le Spiegel.

Des exceptions seront toutefois faites individuellement pour des pays qui remplissent certains critères, comme l'évolution des taux d'infection, l'efficacité des systèmes de santé, les capacités de dépistage, les règles d'hygiène ou encore les restrictions d'entrée.

FRANCE - Enquête préliminaire sur la gestion de la crise

Le procureur de Paris Rémy Heitz a annoncé l'ouverture d'une vaste enquête préliminaire sur la gestion critiquée de la crise du Covid-19 en France visant notamment les chefs d'"homicides involontaires" ou "mise en danger de la vie d'autrui".

Cette enquête, réponse judiciaire à l'essentiel des plaintes reçues par le parquet de Paris pendant le confinement, "n'est pas là pour définir des responsabilités politiques ou administratives", a expliqué Rémy Heitz, "mais pour mettre au jour d'éventuelles infractions pénales" de décideurs nationaux.

Le gouvernement souhaite mettre fin au 10 juillet à l'état d'urgence sanitaire mis en place fin mars pour lutter contre l'épidémie de coronavirus, a indiqué mardi soir Matignon en insistant sur "l'évolution à ce stade positive de la situation sanitaire".

ESPAGNE - Port du masque maintenu

Le port d'un masque de protection restera obligatoire sous peine d'amende en Espagne une fois le déconfinement achevé, jusqu'à ce que le Covid-19 soit "définitivement vaincu", a annoncé mardi le ministre de la Santé espagnol Salvador Illa.

Une amende de 100 euros pourra être infligée aux personnes ne le portant pas sur la voie publique ou dans les lieux fermés lorsqu'elles ne peuvent pas maintenir une distance de sécurité de 1,5 mètre avec ceux qui les entourent.

ITALIE - Stabilité des nouvelles contaminations

Le nombre de nouveaux décès liés au coronavirus s'est élevé mardi en Italie à 79, contre 65 la veille, a annoncé la Protection civile, précisant que les nouvelles contaminations au cours des dernières 24 heures restaient quasiment stables à 283, contre 280 la veille.

Le nombre total de décès depuis le 21 février s'élève désormais à un peu plus de 34'000, le quatrième bilan le plus lourd dans le monde après les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et le Brésil.

CHYPRE - Premiers touristes de retour

L'île européenne de Chypre a accueilli mardi ses premiers touristes après la fermeture de ses frontières pendant près de trois mois en raison du nouveau coronavirus.

Avec des vols arrivant de Bulgarie, Grèce et Israël, l'aéroport de Larnaca (sud) a retrouvé un semblant de vie depuis la fermeture de son tarmac à tout avion décrétée le 21 mars.

ETATS-UNIS - La courbe peine à redescendre

Les Etats-Unis sont entrés en récession en février après 128 mois d'expansion, a annoncé le comité de datation des cycles économiques du National Bureau of Economic Research, qui fait référence en la matière. Parallèlement, la ville de New York, qui a été durant des semaines l'épicentre de l'épidémie, a entamé lundi un déconfinement progressif, limité dans une première phase à la construction et au secteur manufacturier.

Les Etats-Unis sont bloqués depuis deux mois sur un "plateau" alors que la courbe du Covid-19 est retombée en Europe. Selon les experts, c'est le signe que l'épidémie américaine en cache plusieurs, gérées de façons diverses selon les régions et les affinités politiques. Avec 30'000 nouveaux cas détectés chaque jour en avril et plus de 20'000 en mai, les Etats-Unis stagnent car une partie du pays a pris le relais de l'autre. "Nous n'avons pas agi assez vite et fort pour empêcher le virus de se propager au départ, et il s'est apparemment déplacé des foyers initiaux à d'autres zones urbaines et rurales", indique ainsi l'ancien directeur des Centres de prévention et de lutte contre les maladies Tom Frieden.

Il y a d'un côté cinq Etats du Nord-Est, du New Jersey au Massachusetts, avec New York au milieu. La moitié des morts américains du Covid-19 y ont été enregistrés. La baisse du nombre de cas est nette dans cette région grande comme un pays européen. New York compte par exemple 2600 personnes hospitalisées, contre 19'000 à la mi-avril. A l'inverse, les régions moins urbanisées, le Midwest, le Sud et une partie de l'Ouest n'ont pas connu les engorgements des urgences et des morgues. Ces Etats ont ordonné le confinement plus tard et l'ont levé plus tôt. C'est là qu'aujourd'hui le virus circule le plus.

CHILI - Le bon élève a perdu du terrain

Considéré dans les premiers temps comme un modèle en Amérique latine dans la gestion de la pandémie de Covid-19, le Chili a rapidement perdu du terrain. Avec 16'000 infections et 230 décès, le gouvernement du président conservateur Sebastian Piñera se félicitait fin avril d'un "plateau" sur la courbe des infections et annonçait une réouverture progressive de l'activité. Un mois plus tard, les chiffres ont été presque décuplés: le pays sud-américain de 18 millions d'habitants compte désormais 140'000 cas de contamination et plus de 2200 décès.

Le Chili a été l'un des premiers pays d'Amérique latine à décréter un état d'urgence sanitaire préventif dès le 7 février. Quelques semaines plus tard, il a fermé ses frontières, suspendu les cours, décrété un couvre-feu et mis en oeuvre une politique de dépistage massif. Mais contrairement à d'autres pays de la région, il a opté pour des confinements modulables en fonction des foyers d'infection et non pas pour un confinement dans l'ensemble du pays. Si ces quarantaines sélectives ont donné de bons résultats dans les quartiers aisés, elles se sont révélées bien moins efficaces dans les quartiers pauvres.

"Dans les zones populaires surpeuplées, avec de mauvaises conditions socio-économiques, sans possibilités d'emploi formel qui maintiendrait un revenu pour les gens et sans possibilité de télétravail, cette mesure a amplifié la contagion", a estimé la directrice d'un département de santé à l'université du Chili.

>> Le bilan de l'épidémie en Amérique latine dans le 12h30 mardi :

De nouvelles tombes ont été creusée pour enterrer les victimes du SARS-CoV-2, dans le plus grand cimetière d'Amérique Latine, à São Paulo, au Brésil. 26 mai 2020. [Keystone/epa - Paulo Whitaker]Keystone/epa - Paulo Whitaker
Situation sanitaire due au Covid-19 très préoccupante en Amérique latine / Le 12h30 / 1 min. / le 9 juin 2020

BRESIL: Les bilans du gouvernement ne convainquent toujours pas

Bilans tronqués et tardifs, chiffres divergents: les données sur les victimes du Covid-19 sont depuis plusieurs jours diffusées dans la confusion par le gouvernement brésilien. Lundi soir, il a annoncé 679 décès et 15'654 nouveaux cas en 24 heures. Les bilans totaux s'élèvent à 37'134 morts et 707'412 infections, ce qui fait du Brésil le 3e pays le plus endeuillé au monde et le 2e pour les contaminations.

Le ministère de la santé a également annoncé qu'il accorderait désormais la priorité au nombre de décès dus au Covid-19 diagnostiqués le jour même. Mais il a aussi assuré, en réponse aux critiques, que sa nouvelle plateforme continuerait de montrer "combien de morts ont été signalées ce jour ainsi que la date du décès". Ce changement de méthodologie n'est qu'un énième rebondissement.

Dénonçant un "coup d'état statistique", le quotidien Folha avait accusé lundi dans un éditorial virulent le président brésilien Jair Bolsonaro de vouloir "étouffer" les données du Covid-19, "comme s'il pouvait les censurer".

PEROU - Barre des 200'00 cas franchie

Le Pérou, deuxième pays le plus touché d'Amérique latine par l'épidémie de coronavirus, a franchi mardi la barre des 200'000 infections déclarées, a annoncé le ministère de la Santé.

Le nombre de contaminations s'élève à 203'736 et celui des décès atteint 5738, selon le dernier bilan officiel. Le pays de 32 millions d'habitants est le deuxième le plus touché d'Amérique latine après le Brésil en nombre de contaminations, et le troisième après le Brésil et le Mexique pour les décès.

INDE - Flambée attendue courant juillet

La capitale indienne New Delhi s'attend à compter plus d'un demi-million de malades du Covid-19 d'ici fin juillet, soit une multiplication par près de vingt en deux mois, a annoncé mardi le gouvernement local. La mégapole de 20 millions d'habitants recense à ce jour 874 morts de la maladie pour 29'943 cas confirmés. De nombreux témoignages font état d'hôpitaux et d'établissements funéraires déjà sous pression.

"Nous allons avoir besoin d'au moins 80'000 lits pour 550'000 contaminations à Delhi d'ici au 31 juillet", a déclaré à la presse Manish Sisodia, numéro deux du gouvernement de la capitale indienne, à la sortie d'une réunion consacrée à la crise sanitaire avec des hauts responsables de la ville.

Selon lui, le nombre de malades s'élèvera à 44'000 au 15 juin, 100'000 au 30 juin et 225'000 au 15 juillet. Le bilan officiel de la pandémie en Inde est actuellement de 7466 morts pour 266'598 cas recensés.

RTSinfo/agences

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