La police était à la recherche de plusieurs hommes qui
préparaient des attentats à Casablanca. Elle a encerclé durant la
nuit la maison où ils se trouvaient, dans un bidonville, a indiqué
la police de la ville.
Quartier bouclé
En matinée, un premier kamikaze a été abattu avant d'actionner
sa ceinture d'explosifs. Un autre s'est fait sauter en se voyant
cerné. Les policiers ont alors bouclé une partie du quartier
déshérité de Fida pour tenter d'appréhender ou de tuer un troisième
homme, qui avait réussi à leur échapper.
L'homme s'est finalement fait sauter en fin d'après-midi à
quelques pâtés de maisons de là en se jetant d'une terrasse. Un
policier a été tué, un autre ainsi qu'un enfant ont été blessés par
la déflagration, a-t-on indiqué de source policière.
En soirée, un quatrième kamikaze a trouvé la mort en se faisant
exploser au milieu de la foule, près du lieu des précédentes
explosions. Cinq personnes, dont deux policiers, ont été blessées,
selon des sources policières.
Enquête du 11 mars
Les trois hommes "étaient activement recherchés par la police
dans le cadre de l'enquête sur l'attentat du 11 mars dernier dans
un cybercafé à Casablanca". Le chef présumé d'un commando islamiste
s'était fait exploser dans ce cybercafé pour ne pas être arrêté par
des policiers.
Au total une douzaine de personnes soupçonnées de vouloir
commettre des attentats suicides étaient recherchées par la police
dans le cadre de l'enquête. Trente et une autres ont été
arrêtées.
Touristes visés
Financés par des Marocains, ces islamistes, selon la police,
envisageaient de commettre une série d'attentats contre des navires
étrangers dans le port de Casablanca, des hôtels de tourisme et des
commissariats.
Le royaume est sur le qui-vive depuis la série d'attentats suicide
commis en 2003 dans le centre de Casablanca qui avait fait 32
morts, en plus des 13 kamikazes.
agences/boi
Mouvements radicaux au Maghreb
Les experts craignent une résurgence des mouvements islamistes radicaux en Afrique du Nord, qui s'unissent progressivement sous la bannière d'Al-Qaïda.
Selon eux, ils menacent les pays de la région, la France et l'Europe.
L'affiliation du Groupe salafiste pour la prédication et le combat algérien à Al-Qaïda, officialisée en septembre sous l'appellation "Al Qaïda au Maghreb", est un signe supplémentaire d'intégration de ces réseaux.
La France se montre notamment particulièrement inquiète de cette évolution.
Dans un rapport publié le 5 mars, un centre de recherches américain écrivait que "l'expansion d'Al-Qaïda au Maghreb intervient à un moment où l'activité militante dans la région est à la hausse, et semble être une tentative de coordonner les différents mouvements régionaux soumis aux pressions des appareils de sécurité de leurs pays respectifs".