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Deux nouveaux attentats suicide au Maroc

Casablanca est en état d'alerte après un nouvel attentat
Casablanca est en état d'alerte après un nouvel attentat
La situation est toujours très tendue samedi au Maghreb après les attentats qui ont touché le Maroc et l'Algérie cette semaine. Deux kamikazes marocains se sont encore fait exploser près du consulat des Etats-Unis à Casablanca.

A Casablanca, un des kamikazes s'est approché du consulat
général américain, dans le quartier Gauthier, alors que l'autre
s'est dirigé vers un centre américain privé, l'American language
center, tous deux situés dans le même périmètre dans le centre de
la ville.



Devant la présence policière dans ce secteur, ils se sont fait
exploser, à une minute d'intervalle, ont affirmé des témoins. Un
des deux kamikazes a demandé à un policier qui se trouvait à un
barrage à une centaine de mètres du centre américain de pouvoir y
pénétrer et alors que le policier lui demandait des explications,
il s'est fait exploser. Une passante a été blessée, a indiqué une
source policière.

Plusieurs arrestations

Peu après, la police marocaine a annoncé avoir procédé à
plusieurs arrestations. Elle a tout d'abord annoncé quatre
interpellations de suspects puis a précisé avoir capturé le chef du
groupe responsable des explosions du 11 mars dans un cybercafé et
du 10 avril à Casablanca.



Un troisième kamikaze accompagnant les deux qui se sont fait
exploser samedi est recherché par la police.

Une semaine violente

Ces attaques interviennent après une semaine particulièrement
violente dans la région. Le 10 avril, dans un autre quartier de
Casablanca, trois kamikazes avaient fait exploser leurs charges
lors d'une opération de police, un quatrième avait été abattu avant
d'actionner ses explosifs et un policier avait été tué.



Le lendemain à Alger, un double attentat suicide à la voiture
piégée a fait 33 morts, touchant un symbole du pouvoir, le Palais
du gouvernement. Al-Qaïda au Maghreb islamique, branche du réseau
terroriste d'Oussama ben Laden dans les pays d'Afrique du Nord et
ex-Groupe salafiste pour la prédication et le combat, a revendiqué
ces attentats.



Les explosions de mardi et de samedi à Casablanca n'ont pas
jusqu'ici été revendiquées et les kamikazes marocains n'ont pas
fait connaître de demandes précises avant de se faire exploser.
Dans la nuit du 11 mars, un kamikaze s'est fait exploser dans un
cybercafé de Casablanca dans un quartier populaire de la ville.
L'explosion avait fait trois blessés.

Regain de vigueur

Ces attaques font évidemment craindre un retour de la violence
au Maghreb. Entre 1990 et 2000, la région, et surtout l'Algérie,
avait été touchée par de nombreuses actions terroristes
meurtrières.



Elles démontrent aussi que la branche maghrébine d'Al-Qaïda
fonctionne et qu'elle essaiera de frapper en Afrique du Nord chaque
fois qu'elle le pourra, estiment les experts. Ceux-ci notent que la
répression a très bien fonctionné pendant plusieurs années, mais
qu'il "semble qu'aujourd'hui ces fronts retrouvent vitalité et
énergie comme réaction peut-être à la sévérité de la répression qui
les ont frappés".



Cette évolution traduit selon les spécialistes la volonté affichée
d'une régionalisation de l'organisation. De plus, concluent-ils, la
particularité des cellules qui adoptent l'idéologie salafiste
jihadiste c'est leur capacité à se régénérer par son
recrutement.



agences/boi

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Etat d'alerte international

A Alger, l'ambassade américaine a mis en garde samedi ses ressortissants contre d'éventuels attentats terroristes, qui pourraient survenir samedi dans le centre d'Alger, dans un avertissement diffusé sur son site internet.

L'Espagne et la France ont aussi annoncé avoir renforcé les mesures de sécurité face à une menace terroriste ravivée par les attentats au Maghreb.

Le ministre français de l'Intérieur François Barouin a recommandé une "vigilance extrême" à 10 jours du premier tour de la présidentielle. Il a d'autre part indiqué qu'une surveillance particulière des permanences des partis et lors des meetings politiques avait été mise en place.

Madrid n'a elle pas élevé son niveau d'alerte car "le niveau 2, sur 3 au total, est déjà activé" depuis mi-février, début du procès des 29 accusés des attentats islamistes du 11 mars.

Front maghrébin contre le terrorisme

Le roi Mohammed VI a appelé vendredi à un front maghrébin contre le terrorisme dans un message au président algérien Abdelaziz Bouteflika.

"Nous sommes prêts à travailler avec tous les dirigeants des cinq Etats du Maghreb pour assurer la protection de nos peuples et de nos pays et les prémunir des risques et des périls de les voir se muer en base de terrorisme hideux et exécrable", a affirmé le roi dans son message de condoléances au président algérien.

"Nous sommes tous visés. Tous ceux qui, dans le monde, croient aux valeurs religieuses et aux règles démocratiques, notamment celles prônées par l'Islam, constituent aujourd'hui une cible potentielle", a prévenu le souverain.