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Algérie: des législatives peu suivies

A.Belkhadem, Premier ministre et leader du FLN, grand favori
A.Belkhadem, Premier ministre et leader du FLN, grand favori
Les Algériens ont voté jeudi pour renouveler les 389 députés de l'Assemblée nationale sous haute surveillance des forces de sécurité, au lendemain d'un attentat terroriste et de l'appel au boycottage du scrutin lancé par Al-Qaïda.

Comme attendu, le taux de participation était particulièrement
faible, s'élevant à 28,39% en fin d'après-midi, contre 38,18% en
2002 au même moment, a annoncé le ministre de l'Intérieur. Aux
législatives de 2002, le taux de participation avait été de
46,17%.



La baisse est particulièrement sensible dans les grandes villes, a
précisé le dirigeant algérien. Alger enregistre 14% de
participation, Tizi Ouzou et Bejaïa (Kabylie, est) 13%.



Des fraudes et des incidents ont été signalés dans plusieurs
centres électoraux à travers le pays. Les mesures de sécurité
avaient été renforcées dans les grandes villes et autour des
bureaux de vote, pour prévenir toute attaque terroriste, au
lendemain d'un attentat à la bombe qui a fait un mort et cinq
blessés à Constantine (est).

Pas encore de résultats

Les électeurs doivent choisir parmi 1144 listes, représentant 24
partis politiques et 102 listes indépendantes, dont 44 à
l'étranger. Les formations qui soutiennent le président Bouteflika
partent largement favorites (voir
ci-contre).




Le Conseil constitutionnel doit proclamer les résultats officiels
du scrutin 72 heures après la fermeture des bureaux de vote, et au
plus tard lundi 21 mai. Des résultats préliminaires doivent être
annoncés dans la nuit de jeudi à vendredi.

Demande de boycottage

Al-Qaïda au Maghreb islamique (ex-GSPC), le Front des forces
socialistes (FFS d'Aït Ahmed) et les dirigeants historiques du
Front islamique du salut (FIS - dissous) ont appelé au boycottage
des élections.



Les dirigeants repentis de l'Armée islamique du salut (AIS,
dissoute, ancienne branche militaire du FIS), dont Madani Mezrag,
ont en revanche appelé à voter en faveur du Front de libération
nationale (FLN - nationaliste).



Ces anciens chefs de maquis, graciés par le chef de l'Etat dans le
cadre de la loi sur la concorde civile de 1999, ont été exclus du
scrutin, les autorités ayant décidé que même repentis, ils restent
déchus de leurs droits civiques.



afp/boi/cab

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Alliance présidentielle favorite

Les trois partis de l'Alliance présidentielle, qui soutient le président Bouteflika, majoritaire dans l'Assemblée sortante, sont les favoris de ce scrutin. Il s'agit du FLN, du Rassemblement national démocratique (RND - libéral) et du Mouvement pour une société islamique (MSP - islamique).

Le FLN (203 sièges) espère garder la tête de ce trio, le RND (47 sièges) souhaite doubler le nombre de ses députés, et le MSP (38 sièges) a affiché son ambition de remporter 30% des sièges.

Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD de Saïd Sadi) a marqué son retour sur la scène électorale en s'engageant dans ce scrutin après avoir boycotté celui de 2002.

Le Parti des travailleurs (PT - gauche radicale) de la seule femme dirigeante d'un parti en Algérie, Louiza Hanoukka, ambitionne de former un groupe parlementaire d'une vingtaine de députés.

Peu de pouvoir

L'Assemblée populaire nationale, qui compte 6,3% de femmes, dispose de pouvoirs limités dans le régime présidentiel algérien.

La présidence de la République, occupée depuis 1999 par le président Abdelaziz Bouteflika, est à l'origine de l'essentiel des projets de textes législatifs.