Cette libération, présentée comme un geste de bonne volonté par
les talibans, a été confirmée par les autorités françaises qui ont
précisé qu'elles poursuivraient leurs efforts avec la même
détermination et la même discrétion jusqu'à la libération des
autres otages.
"Gage de bonne volonté"
La jeune Française a été libérée en matinée dans le district de
Maiwand de la province de Kandahar. Le porte-parole des talibans a
précisé que la prisonnière "avait été relâchée pour donner au
gouvernement français un gage de notre bonne volonté". Il a précisé
que la jeune femme était porteuse d'un message exhortant Paris à
retirer ses troupes d'Afghanistan. Le président Jacques Chirac
s'est réjoui de la libération de l'otage.
Un délai supplémentaire d'une semaine a été accordé à la France
pour négocier la libération du second otage. "Nous avons prolongé
d'une semaine la date butoir pour l'autre otage français et les
trois otages afghans", a déclaré Yousuf Ahmadi. Un autre
porte-parole taliban, Zabihullah Mujahed, a quant à lui justifié ce
nouveau délai en raison de l'élection présidentielle française:
"ils sont occupés", a-t-il dit.
En pleine présidentielle
Cette crise tombe entre les deux tours de l'élection
présidentielle française, risquant de donner à l'affaire une très
forte répercussion. Les talibans avaient présenté le 20 avril
plusieurs revendications à la France, lui laissant en particulier
une semaine pour retirer ses soldats d'Afghanistan en échange de la
libération des otages.
A Paris, les autorités, qui ont maintenu la plus grande
discrétion, avaient adressé vendredi un signal aux ravisseurs en
soulignant que la France n'avait "pas de vocation" à rester en
Afghanistan. Un millier de soldats français sont stationnés dans la
région de Kaboul dans le cadre de la Force internationale
d'assistance à la sécurité de l'Otan qui compte quelque 37'000
soldats de 37 pays.
Hamid Karzai critiqué
Les talibans ont exécuté dans le passé plusieurs de leurs otages
afghans mais ont libéré les Occidentaux. Ils avaient également
demandé le retrait des troupes italiennes avant de libérer le
journaliste italien Daniele Mastrogiacomo le 19 mars, après deux
semaines de captivité, en échange de la libération de cinq talibans
détenus par le gouvernement. Son chauffeur et son interprète
afghans avaient, eux, été exécutés.
Critiqué pour avoir cédé au chantage de "terroristes", le
président afghan Hamid Karzai avait assuré qu'un tel échange de
prisonniers ne se répéterait plus "avec personne, ni aucun autre
pays".
agences/hof
Rappel des faits
Les deux Français avaient été enlevés le 3 avril avec leurs trois accompagnateurs afghans dans une zone reculée du sud-ouest de l'Afghanistan.
Les talibans ont donné, le 20 avril, une semaine à Paris pour retirer son contingent du pays en échange de la libération des otages.
Ils ont menacé d'exécuter les employés de la petite ONG française Terre d'Enfance.
Opération de l'OTAN dans le sud-est
Sur le terrain des affrontements militaires, un raid de l'OTAN a tué 13 insurgés dans la province de Khost, dans le sud-est de l'Afghanistan.
Après un hiver assez calme, la violence connaît un regain depuis quelques semaines, et pourrait augurer d'une nouvelle offensive des talibans.