Ces attaques sont intervenues le jour de l'ouverture à Alger des
9e Jeux Africains.
A Lakhdaria, un camion frigorifique chargé d'explosifs de forte
puissance, conduit par un kamikaze, a été lancé à toute vitesse
contre une caserne de l'armée, ont expliqué des témoins. L'attentat
a été revendiqué par la branche d'Al-Qaïda au Maghreb, l'ex-Groupe
salafiste pour la prédication et le combat (GSPC).
Les morts sont des militaires, contrairement à une première
information faisant état de morts civils. Parmi les blessés,
certains sont gravement atteints, ont indiqué les services de
sécurité.
Alger sous haute sécurité
Lakhdaria (anciennement Palestro), à une centaine de km au
sud-est d'Alger, est une région montagneuse et boisée, qui avait
été le siège d'importants foyers de maquisards algériens pendant la
guerre d'indépendance (1954-1962). Les islamistes armés ont repris
des caches et casemates abandonnés par ces derniers.
La ville est aussi un important carrefour vers l'est algérien et
un verrou de sécurité pour la protection de la capitale,
Alger.
Alger, placée sous haute sécurité, devait donner en fin de journée
le coup d'envoi des 9e Jeux Africains, rassemblant 8000 athlètes et
personnels d'encadrement. Des milliers de policiers sont déployés
depuis plusieurs jours autour des sites de compétition et des
villages d'athlètes.
Appel de Bouteflika
L'attentat de Lakhdaria survient une semaine après un appel du
président Abdelaziz Bouteflika, ministre de la Défense et chef
suprême des forces armées, pour l'intensification de la lutte
antiterroriste, devant les cadres militaires.
afp/ant
Attentat en Kabylie
Quelques heures après l'attentat suicide de Lakhdaria, c'est la région de la Kabylie qui a été frappée par une attaque.
Un gendarme a été tué et un autre blessé mercredi dans l'explosion de deux bombes dans la localité balnéaire de Tigzirt, en Kabylie maritime (120km à l'est d'Alger), a-t-on appris auprès de la gendarmerie.
Les deux bombes, actionnées à distance à l'aide d'un téléphone portable, ont explosé simultanément, au moment où les gendarmes s'apprêtaient à lever le barrage de contrôle mis en place depuis le matin.
Contexte tendu
L'attentat de Lakhdaria est la première attaque de cette envergure en Algérie depuis ceux du 11 avril contre le Palais du gouvernement à Alger et un commissariat de Bab Ezzouar dans la banlieue est (30 morts et plus de 200 blessés). L'attentat avait également été revendiqué par Al-Qaïda au Maghreb.
Les violences imputées aux islamistes armés persistent malgré la mise en oeuvre en février 2006 d'une «Charte pour la paix et la réconciliation nationale» censée y mettre fin.