La diffusion de ces documents pleins de violence et de haine
reçus par la télévision américaine NBC s'est ajoutée aux
révélations sur le passé psychiatrique de Cho Seung-hui, 23 ans,
hospitalisé et même interrogé par la police fin 2005, après des
accusations de harcèlement contre deux étudiantes.
Sur l'une des photos que les télévisions passent en boucle, le
Sud-Coréen apparaît brandissant les deux pistolets qui lui ont
servi à massacrer au moins 30 étudiants et professeurs sur le
campus universitaire, où il étudiait l'anglais.
"Vous avez du sang sur vos mains"
"Vous m'avez poussé dans mon dernier retranchement et ne m'avez
laissé qu'un seul choix", affirme-t-il dans une des 27 mini-vidéos,
expédiées par la poste avec un texte très dense et 43 photos, au
siège new-yorkais de NBC, quelques heures avant le carnage et son
suicide.
"Vous aviez des centaines de milliards de possibilités et de
moyens d'éviter (la tuerie d') aujourd'hui", lance Cho Seung-Hui,
d'un ton saccadé, ne levant que brièvement les yeux vers l'objectif
de la caméra. "Mais vous avez décidé de verser mon sang. Vous
m'avez poussé dans mon dernier retranchement et ne m'avez laissé
qu'un seul choix. C'était votre décision. Maintenant vous avez du
sang sur les mains".
Daté de Blacksburg, lundi 16 avril 09H01, "le paquet semble avoir
été posté entre les deux fusillades", a expliqué NBC. La police
soupçonne en effet le jeune homme d'avoir commis un double meurtre
dans un dortoir de l'université 2 heures avant la seconde
fusillade.
afp/mk/sun
Des troubles pourtant connus de la police
La révélation du passé psychiatrique du Sud-Coréen a scandalisé les Américains qui se demandent comment un étudiant au comportement si étrange a pu échapper à la vigilance des responsables de l'Université.
Ses troubles étaient pourtant connus de la police de l'université, comme l'a admis mercredi le responsable de la police du campus.
Connu pour ses tendances suicidaires et ses écrits morbides, Cho Seung-Hui avait fait l'objet d'une enquête fin 2005, après des accusations de harcèlement de deux étudiantes. Les policiers ont rencontré Cho à plusieurs reprises, a expliqué Wendell Flinchum, chef de la police du campus, devant la presse.
Plus tard, un ami leur a dit craindre qu'il ne se suicide. La police a, à ce moment-là, décidé de le renvoyer devant un psychologue, entraînant la décision de l'interner brièvement en hôpital psychiatrique.
Egalement à l'automne 2005, Lucinda Roy, l'ex-responsable du département d'anglais, s'était inquiétée auprès des autorités du contenu des devoirs rendus par Cho Seung-Hui.
Elle a révélé que ses pièces de théâtre étaient "troublantes", dans lesquelles il évoquait l'assassinat d'un professeur et la haine pour son beau-père.