Publié

Virginia Tech: armes achetées sans problèmes

Les amis des victimes ont observé une minute de silence
La question des armes ressurgit après le drame de Virginia Tech
Deux jours après la tuerie de Virginia Tech, les origines du drame se dessinent. Il y a seulement 5 semaines, le tireur a acheté sans problèmes un pistolet Glock-19 et une boîte de balles pour 571 dollars (421 euros) dans une armurerie.

Le Glock est l'une des deux armes de poing retrouvées avec les
empreintes digitales de Cho Seung-Hui après qu'il eut abattu 32
personnes avant de se donner la mort sur le campus de l'institut
Virginia Tech, dans le plus grand carnage de l'histoire
contemporaine des Etats-Unis. Les policiers ont également retrouvé
un pistolet Walther de calibre 22 lors d'une perquisition chez
Cho.

Vente ordinaire

John Markell, le propriétaire de l'armurerie Roanoke, a précisé
que son magasin avait vendu le pistolet à Cho en mars dernier. Le
numéro de série avait été limé mais les enquêteurs ont réussi à
remonter jusqu'à cette boutique grâce à un reçu retrouvé dans le
sac à dos de l'étudiant.



"C'était une vente tout à fait ordinaire", a dit Markell qui n'a
pas fait personnellement cette transaction. "C'était un étudiant
qui avait l'air tranquille et propret. Nous ne vendrions pas nos
armes si nous pensions un seul instant qu'un achat était suspect".
"Découvrir que l'arme (qui a servi à la tuerie) vient de mon
magasin est tout simplement terrible", a souligné Markell.

Une arme à douze ans

En tant que résident légal et permanent de l'Etat de Virginie,
Cho avait parfaitement le droit d'acheter une arme de poing dans la
mesure où il présentait un casier judiciaire vierge.



Selon la loi en vigueur en Virginie, où des enfants de 12 ans
peuvent acquérir des armes sans autorisation parentale, la police
d'Etat garde des archives des achats d'armes à feu chez les
armuriers autorisés pendant seulement une période de 30 jours.
Après quoi, ce dossier est détruit.

Fausse piste?

Par ailleurs, le New York Times indique mercredi que la police a
peut-être suivi une première fausse piste, ce qui pourrait
expliquer le délai de plus de heures qui a permis à l'étudiant
sud-coréen de continuer son massacre sur le campus de l'université
après de premiers tirs.



Pendant les deux heures qui se sont écoulées entre les premiers
tirs, au cours desquels une étudiante et un étudiant ont été tués,
et les seconds tirs du Sud-Coréen qui ont tué 30 personnes, les
policiers se sont lancés à la poursuite du petit ami de la première
étudiante tuée, écrit le New York Times, citant la police.



Ce délai a amplement permis à Cho de retourner dans sa chambre,
prendre des armes et d'autres munitions et d'aller dans le bâtiment
de Norris Hall. Là il a bloqué les portes avec des chaînes de
l'intérieur avant de faire feu dans des salles de classe sur une
trentaine d'étudiants puis se retourner l'arme contre lui.



ap/afp/cab

Publié

L'accès aux armes rediscuté?

Le massacre de l'université de Virginia Tech, la pire tuerie de ce genre de l'Histoire américaine, a relancé le débat sur le port d'armes aux Etats-Unis.

Mais les partisans d'un durcissement n'ont qu'un espoir modéré de voir changer les choses.

George W.Bush, qui est venu rendre hommage aux victimes du massacre mardi, a affirmé sur la chaîne de télévision ABC que «le moment n'était pas venu» d'avoir ce débat.

«Ce n'est pas le moment de discuter de cela», a dit George W.Bush qui, en 2000 comme en 2004, a reçu le soutien de la National Rifle Association (NRA), la puissante association qui défend les droits des porteurs d'arme à feu aux Etats-Unis.

Quelque 30'000 personnes meurent chaque année aux Etats-Unis du fait de la violence par les armes, selon la coalition «Stop Gun Violence».

Selon l'association, «le marché illégal est alimenté par les lacunes existant dans les lois, qui permettent aux criminels, enfants et autres acheteurs non autorisés d'obtenir des armes».

La question du contrôle des armes reste ultra sensible. Elle divise depuis des décennies le pays, où 40% des ménages possèdent une arme.

Régulièrement, souvent après des tueries, le sujet revient. Mais il donne plus rarement lieu à des décisions, comme le «Gun Control Act» voté en 1968 après les meurtres du leader des droits civiques Martin Luther King et du sénateur Robert Kennedy.