Pour la première fois, une fédération régionale entière du parti allemand d'extrême droite a été placée sous surveillance policière en raison de son radicalisme, ont annoncé lundi les autorités locales.
Il s'agit de la fédération de Brandebourg, le Land qui entoure la capitale Berlin. Le mouvement y était arrivé en deuxième position lors d'élections régionales en 2019 avec 23,5% des voix.
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Toutes les structures de l'Alternative pour l'Allemagne (AfD) dans ce Land deviennent "un cas suspect et un objet de surveillance" de la part du Renseignement intérieur, a indiqué le ministère local de l'Intérieur. Ce traitement, frappé du sceau de l'infamie en Allemagne, est réservé aux groupuscules ou organisations considérés comme pouvant présenter une menace pour la démocratie et l'Etat de droit.
Frange radicale déjà surveillée
Une décision similaire avait déjà prise par les autorités allemandes en mars dernier. Elle visait alors, au plan national, la frange la plus radicale au sein de l'AfD, appelée "L'Aile" et proche des néonazis.
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L'un des représentants de cette mouvance, Andreas Kalbitz, a longtemps dirigé la fédération de l'AfD du Brandebourg, avant d'être récemment exclu du parti pour avoir dissimulé son appartenance passée à un groupuscule néonazi. Il continue toutefois d'y exercer une grande influence et conteste devant les tribunaux son exclusion, décidée sous l'impulsion de certains dirigeants du parti souhaitant conserver une image respectable.
afp/ape
Force d'opposition en tension
L'AfD avait fait une irruption spectaculaire sur la scène politique nationale en septembre 2017 lors des dernières élections législatives. Elle était ainsi devenue la principale force d'opposition.
Mais depuis, le mouvement plafonne dans les sondages. Des rivalités internes ont éclaté ces derniers mois entre courants radicaux et modérés. Le gouvernement accuse le parti d'avoir encouragé par ses discours anti-migrants la recrudescence du terrorisme d'extrême droite constatée dans le pays.
Mardi, le procès d'un sympathisant néonazi, auteur présumé du meurtre il y a un an d'un responsable politique pro-migrants, doit s'ouvrir à Francfort.