Ce nouveau coup de force de l'exécutif marginalise un peu plus Juan Guaido et les siens. Une nouvelle fois, l'exécutif pousse l'opposition à boycotter une élection. Pourtant depuis l'automne, des négociations entre le gouvernement et les députés pro-Guaido laissait entrevoir la possibilité d'une élection où tout le monde participerait.
L'idée était d'intégrer le Parlement dans le choix des recteurs du Conseil National Electoral, comme le veut la Constitution. Mais vendredi, le Tribunal Suprême de Justice, le TSJ, a acté l'échec de ces discussions en s'arrogeant cette prérogative et en choisissant même une magistrate sanctionnée par le Canada à la présidence du Conseil. Résultat: les nouveaux recteurs sont à l'image du TSJ, proches du pouvoir.
Le prochain scrutin qualifié de "farce électorale"
L'opposition dénonce une “prétention dictatoriale” et refuse de participer au prochain scrutin qui sera selon elle une “farce électorale” avec un arbitrage partial. Reste que le dernier boycott de l'opposition, en 2018 pour la présidentielle, a renforcé Nicolas Maduro qui, même contesté, est toujours au pouvoir. Et cette année, l'opposition risque de perdre la seule institution qu'elle contrôle: l'Assemblée Nationale.
Manipulation dénoncée par les Etats-Unis
Le secrétaire d'Etat américain, Mike Pompeo a déclaré dans un communiqué que Maduro manipulait la Constitution vénézuélienne et que la nouvelle commission ne parviendrait pas à rassembler les conditions nécessaires à la tenue d'élections libres et équitables.
Benjamin Delille/ebz