Les autorités ont encore relevé mardi le niveau d'alerte sanitaire. C'est donc le branle-bas de combat depuis la découverte d'une centaine de nouveaux cas dans un marché jeudi dernier. Depuis, le gouvernement met en œuvre les grands moyens pour garder à tout prix le contrôle de la situation.
Ce dernier n'a pas hésité à qualifier la situation "d'extrêmement grave". Cette rhétorique traduit une crainte réelle: le marché, foyer des nouvelles infections, est une sorte de Rungis pékinois. Ce sont 200'000 personnes qui l'ont probablement fréquenté ces deux dernières semaines. Le potentiel de propagation à large échelle existe donc bel et bien.
Pékin doit être protégé coûte que coûte
L'alarmisme du pouvoir vise aussi et surtout à garantir la coopération de la population face aux mesures draconiennes décrétées ces derniers jours: un choc pour les Pékinois qui bénéficiaient depuis dix jours d'un allègement des précautions sanitaires. Les autorités municipales n'ont cependant pas d'autre alternative. Elles font face à d'intenses pressions du pouvoir central.
Xi Jinping a ordonné depuis des mois de protéger coûte que coûte Pékin, centre névralgique du parti communiste, le cœur du pouvoir chinois. Plusieurs officiels et représentants locaux du parti ont d'ailleurs été limogés après la découverte du nouveau foyer épidémique.
Garder le contrôle est essentiel
Garder le contrôle de la situation est un enjeu essentiel pour les autorités, désireuses de garantir la stabilité sociale. Très critiqué pour sa gestion initiale de la crise à Wuhan, berceau mondial du SAR-COV-2, le gouvernement se doit désormais d'afficher sa maîtrise et sa détermination à protéger ses concitoyens.
Economiquement enfin, la Chine ne peut pas se permettre une nouvelle paralysie du pays au moment où les industries et les commerces tentent péniblement de relancer leurs activités sur fond de chômage croissant.
Michael Peuker/ebz