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Royal et Bayrou: un débat télévisé inédit

Le débat entre la candidate socialiste et le centriste a été courtois
Le débat entre la candidate socialiste et le centriste a été courtois
Ségolène Royal et François Bayrou, dont les électeurs sont en position d'arbitres de la présidentielle française, se sont retrouvés samedi pour un "débat-dialogue" sur leurs points de convergence et de désaccord.

Ce débat, inédit dans l'histoire politique française, intervient
à huit jours du second tour de l'élection entre Ségolène Royal et
le candidat de droite Nicolas Sarkozy, arrivé en tête et favori des
sondages pour le duel final (voir encadré).

Pas de ralliement

En ouvrant ce débat de 80 minutes diffusé par la radio RMC et la
télévision BFM-TV, la socialiste a estimé qu'il s'agissait
d'étudier les moyens de "faire un bout de chemin ensemble" avec les
centristes, sans s'attendre à un "ralliement" de François
Bayrou.



Pour le centriste, qui a recueilli 18,6% de voix, derrière Nicolas
Sarkozy (31,18%) et Ségolène Royal (25,87%), il s'agit de dépasser
certains "attitudes antagonistes" de la vie politique française. Il
a confirmé qu'il n'avait pas l'intention de se "rallier" à la
candidate socialiste, pour ne pas "briser" l'élan créé autour de
lui au premier tour ni son "indépendance".



Le débat portait sur quatre grands axes: les institutions,
l'économie, la vie quotidienne et l'Europe. François Bayrou et
Ségolènee Royal ont dégagé un nombre de points de convergence
notamment sur la réforme des institutions et la nécessité de mettre
un terme à l'affrontement politique «bloc contre bloc» en
France.

Divergences sur l'économie

Mais ils ont, comme attendu, développé des points de vue
nettement différents en matière économique. «Je suis en désaccord
avec l'orientation économique défendue par Ségolène Royal et par le
parti socialiste. En désaccord assez profond», a dit François
Bayrou lors de ce débat diffusé par les radios RMC Info et BFM
TV.



Il a notamment contesté «les promesses» de «quelque 62 milliards
d'euros» avancées par la candidate socialiste, alors qu'il a fait
du désendettement de l'Etat une priorité. «L'addition des promesses
électorales» de Ségolène Royal est «au même niveau» que celle des
promesses du candidat de droite Nicolas Sarkozy, «à peu près 62
milliards», a-t-il déploré. «Ca va être un mauvais choix, ce ne
sera pas soutenable en économie», selon lui.

Appel à la compétitivité

«Je suis également en désaccord avec l'idée qu'en donnant de
l'argent à un grand nombre de catégories de Français, on va
relancer la machine», a ajouté le chef du parti centriste UDF. «Ce
qu'il faut, c'est que la France soit plus compétitive. Ca n'est pas
en distribuant de l'argent qu'on va rendre notre pays plus fort que
les autres», a-t-il dit.



Ségolène Royal a réfuté l'idée que son pacte présidentiel soit «un
pacte étatique». «Je considère que toutes les dépenses publiques
proposées dans ce pacte rapportent davantage qu'elles ne coûtent»,
a-t-elle souligné. Elle a reconnu des «désaccords sur la question
économique» avec François Bayrou.

Voix du centre cruciales

Ségolène Royal doit récupérer un maximum de voix centristes pour
espérer le 6 mai devenir la première présidente de France. Elle a
multiplié les ouvertures vers le centre. Un tiers des électeurs de
Bayrou sont indécis ou comptent s'abstenir au second tour, d'après
les sondages, environ 35% se reportant sur la socialiste et 30% sur
Nicolas Sarkozy



Le débat entre l'un des finalistes de l'élection et le troisième
du premier tour a été difficile à organiser. Certains médias y ont
renoncé en invoquant les règles du Conseil supérieur de
l'audiovisuel (CSA) au nom de l'équilibre du temps de parole entre
les deux finalistes. Royal et Bayrou ont accusé Nicolas Sarkozy
d'avoir fait pression pour l'empêcher (lire
ci-contre
).



agences/hof

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Sarkozy en tête

Le candidat de droite Nicolas Sarkozy l'emporterait au deuxième tour de l'élection présidentielle, selon l'enquête quotidienne Ipsos/Dell diffusée samedi par "Le Point" et SFR.

Il serait élu avec 52,5% des voix, en recul d'un demi point, contre 47,5% (+0,5) pour la socialiste Ségolène Royal.

Trente-cinq pour cent des électeurs de François Bayrou expriment par ailleurs l'intention de voter le 6 mai pour la candidate socialiste (+1) contre 29% en faveur du candidat de l'UMP (+1).

Les 36% restant n'ont pas exprimé d'intention de vote ou optent pour l'abstention.

Concernant le report des voix qui se sont portées sur Jean-Marie Le Pen le 22 avril, 61% voteraient pour Sarkozy (+4) et 20% voteraient pour Royal (+4).

Ils sont 19% à n'exprimer aucune intention de vote ou à opter pour l'abstention.

Ce baromètre quotidien a été réalisé suivant la méthode des quotas auprès d'un échantillon de 1255 personnes représentatif de la population inscrite sur les listes électorales et interrogées par téléphone les 25, 26 et 27 avril.

Sa marge d'erreur est de plus ou moins 3 points.

Sarkozy ulcéré

Nicolas Sarkozy estime dans un entretien au "Journal du dimanche" que le débat de samedi entre Ségolène Royal et François Bayrou était "contraire à l'esprit des institutions" françaises et "a apporté de la confusion".

"Ce débat a incarné, à mes yeux, le summum de ce que la Ve république avait de plus caricatural", lance le candidat de l'UMP.

"Redescendons sur terre! François Bayrou n'a pas été qualifié pour le second tour" de l'élection présidentielle, rappelle-t-il.

Il dénonce par ailleurs les "bassesses" commises à son encontre pendant cette campagne électorale. Pour ce qui est des pressions que la candidate socialiste et l'ex-candidat centriste l'accusent d'avoir exercées avec son entourage sur les médias, le candidat de la droite pense que "c'est insultant pour les journalistes et dégradant pour ceux qui se sont livrés à ces insinuations"