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L'otage français des talibans afghans libéré

La collègue française d'Eric Damfreville avait été libérée le 28 avril
La collègue française d'Eric Damfreville avait été libérée le 28 avril
Le Français Eric Damfreville, membre de l'ONG Terre d'enfance qui était retenu en otage par les talibans depuis plus d'un mois en Afghanistan, a été libéré vendredi, a confirmé le Quai d'Orsay.

Eric Damfreville avait été enlevé le 3 avril dans le sud-est de
l'Afghanistan en compagnie de Céline Cordelier, une autre Française
libérée le 28 avril, et de leur trois accompagnateurs
afghans.



L'ex-otage a "vraiment souffert" de ses 38 jours de captivité
passés "enchaîné et bâillonné" et son état de santé est "assez
dégradé", a déclaré le responsable de Terre d'enfance, Antoine
Vuillaume. Le retour en France d'Eric Damfreville dépendra
d'ailleurs de l'évolution de son état de santé.

Remis à la Croix rouge

Selon le porte-parole talibans, Qari Mohammad Yousuf, les
rebelles islamistes ont remis leur captif à des anciens de la
province de Kandahar, dans le Sud, qui l'ont eux-mêmes remis au
Comité international de la Croix-Rouge (CICR).



«La Choura des talibans (l'instance dirigeante du mouvement) a
décidé de le libérer car le nouveau président français élu a
déclaré que la France examinerait le retrait des forces françaises
d'Afghanistan», a dit Yousuf à l'agence Reuters.



Les talibans demandaient en échange de la libération d'Eric
Damfreville le retrait d'une partie du contingent français de 1100
militaires déployé dans le pays et la libération de plusieurs de
leurs combattants détenus par les autorités afghanes. Yousuf n'a
pas du tout évoqué le sort des trois otages afghans.

Election présidentielle

Les talibans menaçaient de tuer Eric Damfreville si leurs
exigences n'étaient pas satisfaites. Mais ils ont accepté plusieurs
fois de reporter la mise à exécution de leur menace, et d'attendre
notamment le second tour de la présidentielle, qui s'est soldé
dimanche par l'élection de Nicolas Sarkozy.



«Après la fin des élections en France, le vainqueur devra
immédiatement prendre une décision concernant les conditions
édictées par les talibans. «Notre position est claire, nous pouvons
le tuer», avait-il par ailleurs souligné.



agences/ruc

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Marchandage exclu

Les autorités afghanes avaient exclu tout marchandage avec les talibans en vue de la libération d'otages, après la polémique suscitée par les conditions de la libération d'un journaliste italo-suisse.

Enlevé en avril, Daniele Mastrogiacomo avait été libéré deux semaines plus tard en échange de l'élargissement de cinq responsables talibans, à la suite de pressions de Rome sur Kaboul.

Le chauffeur afghan de Mastrogiacomo avait quant à lui été décapité devant le journaliste et son interprète aussi, par la suite, le gouvernement afghan ayant refusé de libérer d'autres talibans.