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Sarkozy-Royal: le jugement de la presse

Les Romands attendent avec impatience le duel TV de mercredi soir
Pour les commentateurs, le débat a été âpre et équilibré
Les éditorialistes de la presse française soulignent jeudi, à la fois l'âpreté et l'équilibre du débat télévisé mercredi soir entre Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal, quatre jours avant le deuxième tour de la présidentielle française.

Les journaux d'opinion soutiennent leur "poulain" respectif.
"Nicolas Sarkozy n'a pas perdu. Mais Ségolène Royal a gagné", écrit
Laurent Joffrin dans Libération (gauche).

"Pugnace, précise, dure à la repartie en dépit de quelques
maladresses et d'un sens abusif de l'exemple simple, elle a souvent
bousculé le favori de la compétition" mais "Nicolas Sarkozy n'a pas
vraiment perdu", reconnaît l'éditorialiste de Libération.

Sarko "précis", Royal pugnace

"Précis, sûr de lui, Sarkozy ne s'est pas laissé aller à l'excès
de satisfaction qui aurait pu tout faire basculer. Floue souvent,
agressive parfois, Royal n'a pas commis l'erreur grave qui l'aurait
fait décrocher", affirme Le Figaro (droite) dans son
éditorial.



"A l'arrivée, la maîtrise sarkozienne a gardé tout son éclat, tout
en gagnant en sérénité", ajoute le quotidien, "quant à Royal, en
tenant le choc, elle aura apporté la preuve à ceux qui en doutaient
qu'elle continuait d'être animée par la détermination de celle qui
n'a jamais douté."



Après avoir qualifié en une de "Musclé" le débat de jeudi, le
Parisien (populaire), estime de son côté que "Royal et Sarkozy ne
se sont pas faits de cadeaux". "Chacun", ajoute par ailleurs le
Parisien, "a joué à contre-emploi : une candidate socialiste très
pugnace, un prétendant UMP presque trop calme".

Deux mondes se sont affrontés

Le quotidien économique "Les Echos" écrit pour sa part que "le
candidat UMP a tenté de conforter son avance sans prendre trop de
risques et que son adversaire socialiste "s'est montrée très
offensive sur la sécurité".



Enfin, pour l'Humanité (communiste), "Nicolas Sarkozy a déployé
toutes les facettes de la politique du mensonge" et est "bel et
bien apparu pour ce qu'il est : le candidat du programme du MEDEF
(patronat français: ndlr)".



afp/ap/nr

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Dans les autres journaux français

Sous le titre "Si j'étais président(e)...", "La Montagne" a vu une "candidate socialiste se plaçant en position d'attaque et son adversaire UMP s'attachant à afficher calme et pondération". Le quotidien relève que "si le téléspectateur n'a rien appris de neuf sur les programmes, il a pu comparer les personnalités".

"C'était un vrai débat avec ses piques, ses phrases aigres-douces, ses perfidies, ses attaques cinglantes, ses répliques ironiques et ses professions de foi", remarque "L'Est Républicain". "On guettait le K.O. Il n'a pas eu lieu".

"Ouest-France" a vu "deux professionnels de la politique, expérimentés, durs avec l'adversaire, aussi déterminés et tenaces l'un que l'autre (...) N'empêche, ce débat-là aura touché bien plus d'électeurs en une seule fois que durant tous les meetings et rencontres de la campagne électorale".

"Les Dernières Nouvelles d'Alsace" notent que les deux candidats "se ressemblent tellement". Il est fort probable que le duel d'hier soir n'aura pas fait bouger sensiblement les lignes qui séparent les électorats de Nicolas Sarkozy et de Ségolène Royal".