Le scrutin se déroule dans l'ombre de l'homme fort de Belgrade, le président Aleksandar Vucic. Il ne se présente pas mais son nom figurera sur les bulletins de vote en tant que patron du Parti serbe du progrès (SNS, centre-droit) au pouvoir depuis huit ans.
Opposition minée par les dissensions
Les partis d'opposition qui boycottent les législatives expliquent que des élections libres sont impossibles du fait de la distorsion du paysage médiatique et de l'érosion démocratique imputées au chef de l'Etat.
Mais l'opposition, que rien ne rapproche sinon une aversion commune pour Aleksandar Vucic, est minée par les dissensions. Certains des partis principaux boycottent le scrutin quand une vingtaine de petites formations iront au combat.
D'après une enquête de l'agence Faktor plus, le SNS pourrait rafler 60% des suffrages, devant le Parti socialiste (SPS), son partenaire dans la coalition au pouvoir, crédité d'environ 12%.
Avec la pandémie du nouveau coronavirus et les appels au boycott, la plus grande inconnue reste la participation des 6,5 millions d'électeurs inscrits, y compris ceux de la diaspora.
Nouveau round de négociations avec Pristina?
Mais certains voient dans ce vote la possibilité de relancer les négociations entre le Kosovo et la Serbie, voire d'arriver à un accord final entre les deux pays.
Les discussions entre les deux parties sont interrompues depuis 2018. Les deux présidents Hashim Thaci et Aleksandar Vucic avaient alors lancé informellement l'idée d'une rédéfinition de la frontière entre les deux pays. Le nord du Kosovo, peuplé de Serbes, rejoindrait la Serbie tandis que trois villages serbes, habités en majorité par des Albanais, seraient peut-être rattaché au Kosovo.
Mais depuis, le gouvernement kosovar a changé deux fois. Le Premier ministre issu des élections de 2019, très opposé à toute négociation avec la Serbie, a été évincé sous la pression des Etats-Unis et remplacé par Avdullah Hoti, qui a levé les sanctions économiques contre la Serbie et se dit prêt à négocier avec Belgrade.
Les élections serbes de dimanche, avec la victoire programmée du président Aleksandar Vucic, pourraient permettre de reprendre les négociations là où elles ont été stoppées en 2018.
oang avec Laurent Rouy et l'afp