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Irak: attentat contre un lieu saint chiite

Le mausolée de Samarra avait déjà été prise pour cible en 2006
Le mausolée de Samarra avait déjà été prise pour cible en 2006
Le mausolée chiite de la ville sunnite de Samarra a été la cible d'un nouvel attentat mercredi, plus d'un an après la destruction de son dôme dans une attaque qui avait provoqué une explosion de violences confessionnelles en Irak.

Craignant une nouvelle flambée de violences entre sunnites et
chiites, les autorités ont imposé un couvre-feu illimité à Bagdad
et à Samarra (120 km au nord de Bagdad), après la destruction des
deux minarets du mausolée. Le chef radical chiite Moqtada Sadr a
rejeté la responsabilité de cet attentat sur les Américains et les
députés de son mouvement ont annoncé qu'ils suspendaient leur
participation au sein du Parlement irakien.

Acte de provocation

"Les deux minarets ont été détruits vers 09H00 (05H00 GMT)", a
précisé l'armée américaine, ajoutant que la cause de l'explosion,
qui n'a pas fait de victimes, faisait "l'objet d'une enquête de la
police irakienne". "C'est une attaque terroriste, la deuxième
contre ce mausolée. C'est une action terroriste dont le but est de
faire exploser les violences confessionnelles", a affirmé Saleh
al-Haidiri, responsable de la fondation gérant les sites religieux
chiites irakiens.



La destruction du dôme de ce mausolée le 22 février 2006 dans un
attentat n'avait fait aucune victime mais avait été l'étincelle qui
avait provoqué une explosion des violences confessionnelles en
Irak.

Appels au calme

Lieu de pèlerinage vénéré pour les chiites, ce mausolée abrite
les tombeaux d'Ali al-Hadi et de Hassan al-Askari, les dixième et
onzième imams de cette branche de l'islam. C'est également à
Samarra qu'a disparu le 12ème imam, "l'imam caché" vénéré par les
chiites.



De peur que cette nouvelle attaque ne déclenche une spirale de
violences confessionnelles, le grand ayatollah Ali Sistani, plus
haute autorité religieuse du chiisme irakien, a condamné "ce crime
haineux" et appelé à "la paix" et à "ne pas suivre le chemin du
sectarisme". Moqtada Sadr a appelé les Irakiens à "trois jours de
deuil".



afp/cab

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Une violence endémique

L'Irak est en proie à des violences quotidiennes, en grande partie confessionnelles, qui ont fait 34'000 morts en 2006, dont 16'000 à Bagdad, selon les Nations unies.

Pas moins de 1951 civils ont été tués dans les violences en Irak au mois de mai, soit une augmentation de 30% par rapport à avril, selon des chiffres compilés par les ministères irakiens et obtenus par l'AFP. En avril, 1498 civils avaient perdu la vie.

Le nombre de soldats irakiens tués dans des attaques a lui diminué fortement à 46 contre 63 en avril. Dans les rangs de la police, 127 sont morts en mai, contre 128 en avril, et 215 ont été blessés.

Selon ces chiffres, le nombre de "terroristes" présumés tués est de 297, en légère augmentation par rapport aux 219 d'avril. Le nombre d'arrestations a lui diminué de 2939 à 2355.

En outre, 3506 soldats ou personnels assimilés américains, dont 119 au mois de mai et 3 mercredi, sont morts en Irak depuis mars 2003, selon un décompte de l'AFP basé sur les chiffres du Pentagone.