Les audiences, devant un tribunal commercial amené à se prononcer sur une question politique aux importantes conséquences diplomatiques, se déroulent par vidéoconférence et doivent s'achever jeudi. Elles ont débuté par l'argumentation de Nick Vineall, avocat de Calixto Ortega, le président de la Banque centrale du Venezuela (BCV).
"Il n'y a pas de gouvernement en exil ici, il n'y a pas de gouvernement parallèle à Caracas", a-t-il défendu, en référence à un conseil d'administration de la BCV désigné par l'opposant Juan Guaido, président de l'Assemblée nationale du Venezuela et reconnu comme président par intérim du Venezuela par près d'une soixantaine de pays, dont les Etats-Unis et le Royaume-Uni.
Près d'un milliard de dollars retenu
Depuis la reconnaissance de Juan Guaido par les Britanniques en février 2019, la Banque d'Angleterre (BoE) a en effet systématiquement refusé à Caracas de lui rendre une partie des réserves d'or qu'elle détient pour son compte.
Le Venezuela a effectué plusieurs demandes pour récupérer l'équivalent d'un milliard de dollars (environ 991 millions d'euros) de lingots tandis que Juan Guaido a écrit à deux reprises à la BoE pour lui enjoindre de rejeter ces demandes de Caracas.
La Banque centrale du Venezuela a donc fini par assigner la Banque d'Angleterre devant un tribunal, faisant valoir qu'elle avait besoin de ces fonds pour lutter contre la pandémie de Covid-19.
La Banque d'Angleterre se refuse à tout commentaire
"La Banque d'Angleterre a l'obligation morale de permettre au Venezuela de vendre l'or du pays afin de permettre au Pnud (Programme des Nations unies pour le développement) d'aider efficacement la population vénézuélienne dans la lutte contre le Covid-19", avait déclaré fin mai l'avocat de l'institut monétaire vénézuélien, Sarosh Zaiwalla.
Afin de prouver sa bonne foi, la BCV avait proposé en avril que l'or soit transféré directement au Pnud.
Contactée à plusieurs reprises par l'afp, la Banque d'Angleterre, qui détient des réserves d'or pour le compte de nombreux pays, a déclaré qu'elle ne commentait pas les informations concernant les relations avec ses clients.
afp/ther