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La presse salue la nette victoire de Sarkozy

La victoire de Nicolas Sarkozy remplit tous les quotidient européens
La victoire de Nicolas Sarkozy remplit tous les quotidient européens
Les quotidiens français et européens s'accordent à juger lundi "sans ambiguïté" la victoire au second tour de Nicolas Sarkozy, qui est appelé à "rassembler" tous les Français en vue de l'épreuve des législatives de juin.

En France, le Figaro (droite) affirme que "l'élection magistrale
de Nicolas Sarkozy est certainement de celles qui marqueront
durablement l'histoire du pays".

Légitimité incontestable

"Fort de la légitimité que lui confère son incontestable
performance électorale, le nouveau président de la République peut
dorénavant engager une grande mutation, en prenant soin, bien sûr,
de réconcilier les Français que la campagne, très tranchée, a
divisés", estime-t-il.



Libération (gauche) juge lui aussi que "Nicolas Sarkozy est un
président légitime, désigné sans entourloupe ni hésitation". "Les
Français ont choisi. Leur message est clair", écrit à l'unisson La
Croix (catholique). La Tribune (économique) rend hommage à "l'un
des présidents parmi les mieux élus de la Ve République". "Avec
plus de 53 %, la victoire de la droite est sans appel", renchérit
même l'Humanité (communiste).

Les yeux rivés sur le "3e tour"

Mais déjà les éditorialistes ont les yeux rivés sur le troisième
tour, à savoir les législatives de juin. En réaction à la victoire
de Sarkozy, "l'autre France cherchera une compensation dans les
urnes des législatives", analyse Libération.



"Les électeurs peuvent ne pas donner à la droite sarkozyste les
pleins pouvoirs (...) Le paysage politique du quinquennat ne sera
joué qu'à l'issue du scrutin législatif des 10 et 17 juin", se
prend à espérer L'Humanité, qui appelle à "une contre-offensive".
Rolland Martinez est sur une ligne similaire dans La Marseillaise :
"Il est à souhaiter que (la gauche) tire les bons enseignements
pour la bataille des législatives afin de ne pas laisser tous les
pouvoirs à Sarkozy".



afp/cab

LA PRESSE SUISSE SALUE UN TOURNANT POLITIQUE

«Rupture», «choix de société», les quotidiens romands
considèrent l'élection de Nicolas Sarkozy dimanche à la présidence
de la République française comme un tournant politique. Ils
s'attendent à ce que le futur chef d'Etat «remette la France au
travail».

Tentation autoritaire

La victoire nette de Nicolas
Sarkozy donne une «forte légitimité» au nouveau président, écrit
«Le Temps». Le quotidien romand de référence ne doute pas que
l'ex-ministre de l'Intérieur mènera «au pas de charge» le programme
de réformes qu'il s'est fixé.



L'expression militaire est d'ailleurs reprise par la «Tribune de
Genève» (»TG»). Louant ses capacités intellectuelles et sa
carrière, «Le Temps» note toutefois que Nicolas Sarkozy devra
résister à la «tentation autoritaire» et à la «tentation de caste»
pour que les Français marchent dans le sens des réformes qu'il
promet.



«Rompre sans casser», telle est aussi la recette ordonnée par la
«TG» au leader «à la rhétorique brillante». «Il ne fait aucun doute
que le nouveau président saura rompre avec cette France archaïque
laissée par Jacques Chirac». Mais attention, ajoute le quotidien,
«il ne dispose pas d'un blanc-seing». Et de rappeler que «les
Français (...) sont prompts à descendre dans la rue».

Une nouvelle campagne

«La Liberté» considère pour sa part que le pari de Nicolas
Sarkozy est tenable, fort d'une majorité que le quotidien
fribourgeois voit déjà s'amplifier lors des législatives de juin.
Ce «boulimique de pouvoir déjà gavé, hier, sera rassasié», ironise
t-il. «Il aura alors cinq ans pour tenter d'instiller une dose de
libéralisme à un pays lové dans une matrice étatique
hyperprotectrice».



Pour le «Quotidien jurassien» (»QJ»), la France sera désormais
«fermement dirigée» par un «petit Nicolas devenu grand». Si Nicolas
Sarkozy est l'un des rares candidats à avoir accédé aux plus hautes
fonctions du premier coup, il le dois avant tout à ses qualités,
estime le «QJ»: «Une détermination et une ténacité à toute épreuve,
servies par une éloquence et une dialectique efficaces».

La fin des monarques

«Le temps des monarques, même républicains, n'est plus de mise»,
avertit toutefois le «Nouvelliste» dans un éditorial saluant «un
choix de société» qui «tourne un peu plus la page du gaullisme».
Selon le journal valaisan, il faut que le pouvoir français
redescende au niveau des régions et que le pays brise «une fois
pour toute le moule jacobin qui l'étouffe».



Sans illusion, «L'Express» et «L'Impartial» se distinguent
radicalement des autres titres romands en prédisant que la «rupture
tant annoncée» ne survivra pas à «la réalité du pouvoir». «On ne
peut que s'en réjouir», ajoutent-ils même dans leur éditorial
commun, évoquant la marge de manoeuvre réduite de tout président.
Les deux quotidiens neuchâtelois s'attendent au mieux à «quelques
mesures spectaculaires qui ne changeront pas profondément la vie
des Français».



La presse alémanique revient elle aussi largement sur l'élection
de Nicolas Sarkozy. Tous les journaux soulignent que la tâche sera
très dure pour le nouveau chef de l'Etat. «Un job difficile »,
annonce la Neue Zuercher Zeitung. «Ca ne va pas être simple,
surtout dans les banlieues», prévoit la correspondante du
TagesAnzeiger , qui rappelle qu'au premier tour, seul un pourcent
des musulmans avaient voté Sarkozy.



ats/cab

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La presse européenne quasi unanime

La presse européenne estime lundi que l'élection de Nicolas Sarkozy à la présidence de la République marque une rupture avec le passé et un renouvellement de la droite en France.

Pour le quotidien italien La Stampa, "Nicolas Sarkozy a conduit à bon port une longue et cohérente bataille d'idées, conduite depuis des années à l'intérieur de son mouvement politique pour éliminer le pesant leadership de Chirac et renouveler la droite française".

Mais le quotidien du groupe Fiat de reconnaître que "Ségolène Royal obtient un résultat de toute manière extraordinaire après avoir (...) restitué la vitalité à un parti socialiste fatigué et déprimé jusqu'à il y a deux ans".

Pour le quotidien économique allemand Handelsblatt, "la France s'est décidée pour un renouvellement radical. Après douze ans sous Jacques Chirac, le plus faible des présidents de la cinquième République, de nouveau un homme fort arrive à l'Elysée".

En Grande-Bretagne, le Guardian (centre-gauche) abonde dans le même sens: "les Français ont jugé sans équivoque que le remède à 12 ans de dérive était un virage marqué à droite (...) Le temps des discours est terminé pour Nicolas Sarkozy."

"Il s'agit du changement politique le plus important depuis une génération" pour la France qui "a voté massivement pour le changement", estime le Times (centre-droit) qui invite les Français à soutenir la version "gauloise du Tchatchérisme".

En Espagne, le quotidien de centre-gauche El Pais affirme que "la France qui veut se libérer du corset protecteur construit pendant la seconde moitié du XXe siècle pour assumer les risques et bénéfices de la globalisation s'est imposée à celle qui préfère la tutelle de l'Etat".

Pour le quotidien de centre-droit El Mundo, "Sarkozy a gagné parce qu'il réunit les trois conditions classiques pour triompher à des élections: un leadership, un parti et un programme" concret.

Aux Pays-Bas, De Volkskrant (gauche) écrit que "Sarkozy devient le président d'une France polarisée", soulignant surtout les conséquences de la défaite de Ségolène Royal. Jugeant sa campagne "peu convaincante", le quotidien néérlandais prédit la nécessité d'"une auto-analyse approfondie et douloureuse" pour le PS, dont "c'est la troisième défaite consécutive".

Pour le quotidien belge La Libre Belgique, "d'ores et déjà (...), les esprits politiques, toujours pragmatiques, sont tournés vers le deuxième round: les législatives". "C'est ce combat-là que Nicolas Sarkozy et son parti, l'UMP, sa machine de guerre, doivent gagner demain. Faute de quoi ses intentions resteront lettre morte", analyse-t-il.