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Le débat sur les violences policières en France relancé par un cas récent

Sophia Chouviat (au centre), la fille de Cédric Chouviat, lors de la conférence de presse du 23 juin à Paris. [AFP - Bertrand Guay]
Sophia Chouviat (au centre), la fille de Cédric Chouviat, lors de la conférence de presse du 23 juin à Paris. - [AFP - Bertrand Guay]
La famille d'un homme de 42 ans mort des suites d'une interpellation en janvier à Paris a demandé mardi au président français Emmanuel Macron et au gouvernement d'agir résolument contre les violences policières et a réclamé la suspension des policiers mis en cause.

Le 3 janvier, Cédric Chouviat, un livreur en scooter de 42 ans, avait été victime d'un malaise cardiaque aux abords de la Tour Eiffel dans la capitale française après avoir été plaqué au sol, casque sur la tête, par trois policiers au terme d'un contrôle routier tendu, filmé par une quatrième fonctionnaire de police.

Transporté dans un état critique à l'hôpital, il était mort le 5 janvier des suites d'une asphyxie "avec fracture du larynx", selon les premiers éléments de l'autopsie communiqués par le parquet de Paris, qui avait ouvert une information judiciaire pour "homicide involontaire".

"J'étouffe"

Selon une expertise judiciaire, il a dit à sept reprises qu'il étouffait lors de la vingtaine de secondes de sa mise au sol et de son menottage par des policiers désormais sous la menace d'une inculpation, selon une expertise judiciaire.

De leur côté, les quatre policiers mis en cause disent qu'ils "n'ont pas entendu" Cédric Chouviat répéter "j'étouffe" au moment de son interpellation, ont affirmé mardi leurs avocats.

"Monsieur Chouviat était en train de résister à son interpellation, et c'est dans la lutte qu'il a tenu ses propos, à côté d'une voie de circulation, les quais de Seine, avec des bruits environnants et les bruits de la lutte: les policiers ne les ont pas entendus", a affirmé l'avocat de deux d'entre eux.

"Réponse solennelle" attendue

Lors d'une conférence de presse mardi, Sofia Chouviat, la fille de Cédric Chouviat, a dit attendre une "réponse solennelle du président Emmanuel Macron" car "on ne comprend toujours pas pourquoi (les 4 policiers) n'ont pas été suspendus, on ne comprend pas pourquoi la technique d'interpellation", une clé d'étranglement, "n'a toujours pas été interdite".

Le ministre français de l'Intérieur Christophe Castaner a annoncé l'abandon futur de cette technique début juin, mais elle reste autorisée en attendant la définition d'une méthode alternative.

Violences policières en débat

La question des violences policières est revenue au premier plan en France dans le sillage d'un mouvement mondial déclenché par le meurtre aux Etats-Unis de George Floyd, un quadragénaire noir asphyxié par un policier blanc.

Human Rights Watch a appelé dimanche Emmanuel Macron à annoncer des "réformes concrètes" afin de mettre fin aux "contrôles d'identité abusifs et discriminatoires" et au "racisme au sein des forces de l'ordre", au lendemain de nouvelles manifestations en France pour dénoncer les violences policières.

afp/kkub

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