"On est loin du monastère dans lequel certains l'imaginaient se
reposer", relève mercredi le journal populaire Le Parisien .
"Allez, on se lâche!", s'offusque pour sa part le quotidien
proche des communistes L'Humanité. "Finie la voix vibrante des
meetings évoquant les ouvriers délaissés par tous ou la France qui
se lève tôt", poursuit-il.
"Boat people", ironise Libé
Plus mesuré, Libération , un journal de gauche,
barrant sa Une du titre "Boat people", estime que sans y penser,
"Nicolas Sarkozy illustre de manière inopinée l'idée d'une droite
décomplexée. Il faudra sans doute s'y faire".
Sans vraiment entrer dans la polémique, Le Figaro , quotidien de droite, parle de
"changement" de programme entre la villégiature en Corse
initialement prévue et "l'équipée nautique qui inquiète nombre des
amis de Nicolas Sarkozy". Le quotidien cite un proche disant qu'à
"trois semaines des législatives, ce n'était peut-être pas la
meilleure idée".
Nicolas Sarkozy
affiche ostensiblement un goût immodéré pour le grand luxe. À la
façon d'un nouveau riche qui aurait remporté la cagnotte du Loto.
Mais L'Elysée n'est pas la Française des jeux.
La Dépêche du Midi
"Goût immodéré pour le luxe"
Nicolas Sarkozy affiche ostensiblement "un goût immodéré pour le
grand luxe", ironise La Dépêche du Midi . "A la façon d'un nouveau riche qui aurait
remporté la cagnotte du loto. Mais L'Elysée n'est pas la Française
des jeux", écrit le quotidien.
"Une façon d'étaler l'argent qui rappelle Silvio Berlusconi",
insiste La République des Pyrénées. A peine élu, "il oublie Blum et
Jaurès, ce qui ne constitue pas une surprise", assène Le
Républicain lorrain.
Image humble altérée
Pour le quotidien La République du Centre, il n'y aurait rien à
redire à la volonté du futur président de "décompresser" dans les
meilleures conditions. Cependant, le journal explique que "la
retraite monastique annoncée a tourné à la croisière de luxe. Ce
changement de cap altère l'image donnée dimanche soir par un
Nicolas Sarkozy, rassembleur et humble".
Mais le président fraîchement élu aime ceux qui "réussissent",
justifie L'Alsace . Il nous fait comprendre
qu'"il sera notre premier président à l'américaine": c'est un
"grand admirateur d'un pays où l'argent et le luxe s'affichent
comme signes obligatoires de la réussite", justifie L'Indépendant
du Midi.
agences/hof/boi
JACQUES CHIRAC DIT ADIEU A SES MINISTRES
Jacques Chirac a présidé mercredi son
dernier Conseil des ministres, après en avoir supervisé plus de 600
en 12 ans de présidence. Il doit remettre le pouvoir le 16 mai à
Nicolas Sarkozy.
Le gouvernement français, réuni au grand complet, a applaudi le
chef de l'Etat et les ministres lui ont offert en cadeau un tableau
du peintre franco-chinois Zao Wou-ki, censé représenter "un trait
d'union entre l'Orient et l'Occident", selon un des
participants.
"C'était un moment particulièrement émouvant", a déclaré le
Premier ministre Dominique de Villepin. Jacques Chirac a souhaité
bonne chance à son successeur.
Sarkozy se défend
Nicolas Sarkozy s'est défendu pour la première fois mercredi à la suite des critiques qui lui ont été adressées.
Il a affirmé que son voyage n'avait "pas coûté un centime aux contribuables" et que les Français feront "la part des choses".
"Je connais Monsieur Bolloré depuis 20 ans. Il m'a invité sur son bateau, je ne vois pas où est la polémique. Je n'ai pas l'intention de me cacher, de mentir, de m'excuser", a déclaré le futur président à plusieurs journalistes alors qu'il faisait son jogging.
Mardi, le premier secrétaire du Parti socialiste François Hollande s'était notamment demandé si "c'est la République qui paie".
A son retour en France mercredi, Sarkozy doit se remettre au travail, notamment pour peaufiner la composition de son gouvernement. Le président a quitté Malte peu avant 20h à destination de Paris et est arrivé peu avant 23h.
Voitures incendiées
Quelque 200 véhicules ont été incendiés et un peu plus de 80 personnes interpellées en France, au troisième jour consécutif de manifestations contre l'élection de Nicolas Sarkozy à la présidence.
Ces incidents dus à des mouvements "affichés ouvertement d'extrême gauche" sont "en décrue", a souligné mercredi le ministre de l'Intérieur François Baroin.
Selon la police, 730 véhicules ont été incendiés et 592 personnes interpellées en France pendant la nuit qui a suivi l'élection, et 365 véhicules ont été brûlés dans la nuit de lundi à mardi, principalement dans des banlieues, théâtre de trois semaines d'émeutes en 2005.
En soirée, plusieurs centaines de personnes défilaient mercredi en début de soirée sur le boulevard Saint-Michel à Paris, aux cris de "Sarko facho, le peuple aura ta peau", dans un Quartier Latin quadrillé par de très nombreux policiers.
A Paris, 800 étudiants de l'université de la Sorbonne ont voté en outre une
grève et le blocage d'un site. Ils protestaient contre les réformes universitaires annoncées par Nicolas Sarkozy.