Trois femmes pour conquérir Paris au 2e tour des municipales en France

Trois mois après le premier tour qui s'était déroulé juste avant le confinement, la course à la mairie de Paris prendra fin dimanche. La maire sortante, Anne Hidalgo, reste la favorite malgré sa politique anti-voiture très contestée. La socialiste a mis en œuvre une stratégie clivante au risque de se mettre à dos une partie de l'électorat.

"Elle a décidé d'opposer les gens. Dans certaines villes, on privilégie le consensus et on n'oppose pas les modes de transport entre eux. Elle essaie de mettre tout le monde à vélo alors que ce n'est pas possible", décrypte ainsi François Deletraz, journaliste au Figaro et coauteur de "La Reine Maire", un livre très critique à l'égard d'Anne Hidalgo.

"La maire des bobos"

Les chauffeurs de taxis, les livreurs ou encore ceux qui viennent en voiture depuis l'extérieur de la ville se montrent souvent irrités par cette politique de restriction du trafic motorisé. Contrairement aux promeneurs le long des quais de Seine, fermés à la circulation, qui se disent ravis.

Pour Diana Filippova, soutien d'Anne Hidalgo, cette image de "maire des bobos" entretenue par ses détracteurs est "complètement à côté de la plaque". "En matière de mobilité ce n'est pas la seule ville à prendre ce tournant radical. Le vote du premier tour (29,3% des voix) et, on l'espère, le vote du deuxième va largement confirmer le soutien à cette vision", a ajouté celle qui est aussi candidate dans le VIIème arrondissement, le fief de Rachida Dati, la candidate de la droite.

"Nous avons fait de très bons scores dans les quartiers populaires", argumente Diana Filippova toujours pour contrer cette image "bobo". "Rachida Dati, qui voudrait parfois se faire passer pour la représentante des classes populaires, lutte contre l'arrivée de logement sociaux dans son arrondissement".

Pas d'alliance entre Buzyn et Dati

Rachida Dati, pour le compte des Républicains, a fait une campagne assez musclée. Mais pour vaincre la maire socialiste il lui faudrait les voix du centre. Or la candidate du parti d'Emmanuel Macron, Agnès Buzyn, a exclu toute alliance avec la droite.

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Troisième du premier tour avec 17,9% des voix, Agnès Buzyn était allée au front pour remplacer Benjamin Grivaux, après l'affaire de la sextape. La candidate de la République en marche continue sa mission jusqu'au bout malgré sa défaite au 1er tour. Elle avait quitté le ministère de la Santé à la veille d'une crise sanitaire sans précédent. Puis, après le 1er tour, elle a confié à une journaliste que cette campagne avait été une mascarade, ce qui avait choqué ses propres militants.

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Alexandre Habay/gpe